Quel dilemme ! Juger une oeuvre selon son ressenti, sa qualité, le travail accompli, c'est parfois difficile.
Le film de Gints Zilbalodis mérite des éloges et un excellente note quand on voit le boulot du jeune réalisateur pour réaliser un long-métrage d'animation tout seul pendant des années et arriver à porter le projet ailleurs justement.
Malgré tout, si on s'en tient à une vision de spectateur lambda, le film souffre de défauts, certains qui n'en sont pas et totalement assumés par le réalisateur qui propose une animation austère, minimaliste et propice à porter son propos, il faut donc que le spectateur parvienne à apprécier cet état de fait et parfois ça passe et parfois, ça peut être compliqué. Ainsi les gros plans sont assez particuliers, moches diront les uns, envoûtant peut-être diront les autres.
Le défaut majeur mais qui s'excuse facilement et n'est pas si éloigné de beaucoup de film d'animation grand public, c'est le scénario qui consiste en une base linéaire très proche d'un jeu de plateforme, relier un point à un point b, s'ajoute quand même une dimension onirique et émotionnelle exceptionnelle qui en font un film tout de même assez consistant.
En revanche, ces scènes de route, de voyage sont totalement fabuleuses, on en oublie l'animation qui peut déplaire car elle fonctionne à merveille à ces instants, on n'en oublie l'histoire car il pourrait rouler vers nulle part sans aucun but que ça serait tout autant agréable. Et le choix d'une musique sobre et d'aucune parole ne fait que renforcer la beauté de ces moments.
C'est un crève-coeur pourtant de ne pas l'adorer, simplement à cause d'une faiblesse d'animation et d'une ligne directrice un peu facile, mais je le défendrais en tout cas coûte que coûte.