Mièvre Plastique
Le nouveau film de Kore-Eda, dont nous avions beaucoup apprécié le précédent, s'éloigne des thèmes de prédilection de ce dernier : le deuil particulièrement. À Tokyo, un homme vit avec une poupée...
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le 23 févr. 2011
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Similaire à la construction mécanique de la poupée, sublimement habitée par Bae Doona, des portraits singulièrement différents, mais révélateurs d’un certain malaise social, tissent lors de brèves scènes un partage de la vie insufflée par Nozomi. Les histoires incarnées à l’écran, si elles se rejoignent sous le joug d’une solitude écrasante et d’une perte de repères, font l’objet d’un point de vue critique, mais non moralisateur. La caméra ne se pose pas en juge, mais elle accompagne par de lents mouvements les déambulations de ces étranges personnages aux premiers abords, mais tout aussi désarmés que le spectateur face à la vacuité de l’existence. Néanmoins, certains furent bien trop peu développés à mon goût, ce qui rendait la vision d'ensemble quelque peu partielle.
Le tout s’ancre dans une atmosphère aux coloris et lumières raffinés, la photographie étant un point central de l’œuvre, puisqu’elle lui confère une ambiance poétique qui amène à apprécier un décor urbain qui n’a nullement besoin de se travestir par l’usage d’artifices. Enfin, la musique ponctue à merveille des instants capturés sur le vif, les portant à la sensibilité du spectateur à mesure qu’il s’initie, lui aussi, à ce qu’est « vivre ».
Kore-eda nous livre une poésie touchante, candide par le chemin emprunté de façon conjointe par Nozomi et le spectateur, mais non mièvre et dénuée de réflexions.
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Créée
le 21 janv. 2017
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