Bien que le genre ait démarré dès 1954 avec Écrit dans le ciel, de William Wellman, le genre va avoir son apogée durant la décennie 1970, avec comme premier film Airport, dont l'action se passe, comme son nom l'indique, dans un aéroport, où nous faisons connaissance avec des tas de personnages, jusqu'à rencontrer un homme qui menace de faire exploser le vol avec une bombe cachée dans sa valise.
Je pense qu'en voyant Airport, il faut être vraiment indulgent sur ce qu'il propose, ou plutôt, ce qu'il ne propose pas. A savoir quelque chose de spectaculaire, on est là dans quelque chose gentil, en l'occurrence un trou dans la carlingue. Non, l'intérêt du film, c'est dans son casting, composé en grande majorité d'acteurs vieillissants ou qui ont besoin de se refaire une santé au box-office, à l'instar de Burt Lancaster. On y trouve Dean Martin, Jean Seberg (avec une coupe de cheveux qui a dû couter cher en laques !), Van Heflin (dont ce sera le dernier film), Jacqueline Bisset (toute jeune, et dont la différence d'âge avec Dean Martin, son amant, est flagrante), George Kennedy et l'exquise Helen Hayes qui, à 70 ans, vole le morceau, à tel point qu'elle gagnera un Oscar du meilleur second rôle.
Il n'y a pas à dire, le casting est d'enfer, mais par contre, que c'est lent ! C'est souvent le défaut du film catastrophe à se mettre en route, mais là, elle arrive surtout au dernier tiers, car tout est fait pour nous présenter les nombreux personnages, leurs histoires sentimentales, les problèmes professionnels.... et blablabla. Il y a aussi le fait que, c'est hors contexte, le film a très souvent été parodié, et en particulier par Y a-t-il un pilote dans l'avion, dont la vision se superpose à Airport, car on devine très facilement quels passages ont été caricaturés, et il y en a beaucoup. Sauf que le personnage de Van Heflin ne veut pas faire sauter l'avion à cause d'une impuissance sexuelle...
Il y a quelque chose de l'ordre du doudou à voir Airport, avec son casting royal, qui semblent tous chercher un petit chèque ; d'ailleurs, le film sera un carton absolu, et lancera trois autres suites qui feront le bonheur (ou presque) d'Universal durant cette décennie.