Overhyped comme disent les américains.
Il y a des petits films comme ça, qui sortent de nulle part et font du bruit. Parfois trop. Beaucoup trop. The Broken Circle Breakdown en fait assurément partie.
Très vite après avoir lancé le film, je comprends que celui-ci n'aura pas grand chose à offrir à part un beau livre d'images hipster bien ancré dans son époque. En effet, le film ne fera en permanence qu'effleurer son sujet, en préférant à l'intensité dramatique et la difficulté du propos - la maladie et la mort prématurée de l'enfant d'un jeune couple-, une esthétique façon Instagram, du bluegrass, des jolis tatouages et des métaphores sur la vie et la mort pas très inspirées (les oiseaux, les étoiles). C'est d'autant plus dommage que le jeu d'acteur est assez irréprochable (notamment lors d'une scène frontale dénuée d'artifices où le couple confronte sa part de responsabilité dans le drame).
Puis il y a le montage discontinu, la fausse bonne idée du film.
La bonne : alternant entre différents moments de la vie du jeune couple, avant/pendant/après la tragédie, le montage souligne la spirale infernale de ce drame familial. Il permet aussi à Felix Van Groeningen de donner une perspective intéressante à un récit linéaire très limité dans ce qu'il a à offrir. Habile.
La fausse : au-delà du voyeurisme malsain que l'on peut souvent ressentir, on se retrouve pris au piège dans une véritable montagne russe. En envoyant un tas d'émotions contradictoires à la gueule de ses spectateurs, le film s'inscrit dans une démarche un tantinet malhonnête s'apparentant plus à une prise d'otage émotionnelle qu'à une volonté de livrer un récit authentique. On va ainsi voir s'alterner des scènes de cul assez gratuites, des interludes musicaux et des séquences à l'hôpital avec leur fille en agonie. Malsain.
Au final, The Broken Circle Breakdown s'inscrit habilement dans la hype actuelle, et s'impose comme témoin d'une époque en toc. Il n'en est pas pour autant complètement dénué d'intérêt. A voir comme une curiosité.