Travaillant jour et nuit devant un écran, entre un plat micro-ondé sans saveur et une séance de cybersexe, Qohen (Christoph Waltz) s'éloigne progressivement de lui-même. Dépourvue de sens, sa vie incarne la parfaite illustration du projet qui lui est confié par "le directeur", qui est de résoudre une théorie visant à prouver l'absence de finalité de l'existence.
C'est un film sur l'isolement humain à travers l'interconnectivité, sur la paranoia des institutions et son effet destructeur, sur l'absurdité de la religion, sur le totalitarisme d'une société surveillée en permanence. Zero Theorem c'est tout ça, et bien plus encore. Ces multiples sujets sont brassés avec une verve surréaliste et métaphysique d'une richesse incroyable.
C'est un réél plaisir de retrouver les thématiques qui ont fait le succès de Gilliam, son univers steampunk en papier mâché et sa satire acerbe de l'aliénation de la société. Le cinéma a plus que jamais besoin de visions d'auteur comme celle-ci. L'accueil critique assez pauvre le prouve d'ailleurs, on ne nous a que trop habitué à des standards de médiocrité.
Terry Gilliam, merci de rester toi-même et de nous prouver que ce genre de cinéma est encore possible aujourd'hui.
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