Et voilà, j’y suis arrivé. Les 4 heures du Snyder Cut sont enfin derrière moi.
Alors clairement que le film est un peu mieux que la version précédente mais on va dire que c’était pas bien difficile. Visuellement, c’est plus cohérent, à défaut d’être abouti. Par contre, c’est malheureusement toujours aussi mauvais, même si y a quelques bonnes idées (voir tout en bas après le bashing en règle).
Et la raison est simple : Justice League Snyder Cut n’arrête pas de se lécher l’anus.
A commencer par le chapitrage qui est un gimmick narratif complètement creux. Quand Tarantino chapitre, ça a du sens parce que ça sert la narration et ça raconte un truc sur la chronologie des événements. Ici, ça ne raconte rien du tout, de l’esbroufe narrative tout simplement.
Pour le format 4:3, on a typiquement un Snyder qui nage en plein délire mono maniaque. Il s’est tapé un trip sur le format mais il a oublié qu’on n’a plus de télés carrées chez nous depuis les années 80.
La dramaturgie est tuée au profit de plans et de personnages suriconisés dont le caractère est défini exclusivement à travers une imagerie constituée de pixels mal agencés, de light flares, de fumée, de particules, de poses cools et d’abus de ralentis.
Le film est tellement sombre et desaturé que ma femme pensait que j’écoutais un podcast dans le salon.
Les dialogues sont navrants de bêtise, des personnages qui expliquent ce qu’ils font comme s’il s’agissait de la Justice League pour les nuls jusqu’à l’utilisation d’exactement la même réplique creuse dans des contextes complètement différents : « You can be what you wanna be. » Wow.
L’écriture est tellement paresseuse qu’on a droit à deux scènes d’accidents de voiture en à peine 20 minutes.
Le manichéisme de l’ensemble atteint son paroxysme avec des méchants vraiment très méchants caractérisés avec le cul.
L’épilogue est littéralement inutile dans sa presque totalité. La scène du Joker est posée là sans aucune raison et le jeu de Jared Leto est aussi nul que son maquillage.
J’ai adoré le moment où Flash attrape une saucisse au ralenti. Je me suis demandé pourquoi je m’infligeais ça.
Bon, maintenant passons au positif.
Le film réussi à rendre Cyborg intéressant. C’est peut être le seul personnage qui a quelque chose à raconter. On comprend mieux son caractère désabusé et taciturne. C’est le seul axe narratif qui apporte un peu de dramaturgie et d’intérêt à l’ensemble.
Globalement, en dehors des deux premiers chapitres qui enchaînent les séquences random de manière complètement désarticulée et le dernier qui est ultra navrant, on a un film de deux heures un peu moche mais fort dynamique qui se laisse regarder un sachet de pop corn à la main.
Tout ça pour ça.