Aladdin
7.5
Aladdin

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements (1992)

Aladdin peut être légitimement perçu comme le film ayant achevé le changement de méthode de production d'un dessin animé version Disney. Certains y verront la confirmation de la décadence l'impotent studio obligé d’enchaîner les films pour rester incontournable. L'encrage par ordinateur (CAPS) est à présent la norme, les images et l'animation de synthèse par ordinateur, utilisée avec parcimonie dans La Belle et la Bête, sont ici employées à outrance, le tout affublé qui plus est d'un design... Particulier, typique d'un processus de production mis en place pour la quantité, le soin et les détails passant à la trappe. Le résultat est que revoir Aladdin aujourd'hui, c'est se prendre une sacrée claque face à des images qui ont effroyablement mal vieillies...


Aladdin garde cependant un charme indéniable qui doit beaucoup à un vieux film que je ne désespère pas de faire reconnaître sur SC : Le voleur de Bagdad.


Hommage ou pillage, Aladdin effectue ni plus ni moins un plagiat total de ce film. Tout y est : un génie, un diamant rouge rutilant, un sultan passionné par ses jouets, un voleur nommé "Abu", un temple maudit contenant une lampe, un tapis volant, une princesse qui doit se marier... et Jaffar, renommé Jafar dans la version Disney... C'est bien sa seule différence. Ils sont visuellement strictement identiques : la cape, le turban, la moustache, la voix grave, le tempérament, jusqu'à l'eye liner assombrissant son regard... Tout, dans les décors, les costumes, les personnages, est identique. Excepté que Le voleur de Badgad foisonne de détails, chaque plan est un tableau des milles et une nuits..


Bref, fans d'Aladdin, penchez vous sur ce film enchanteur...


Aladdin a cependant ses propres caractéristiques qui en font un bon Disney : ses chansons (Prince Ali !), ses aventures effrénées, ses personnages attachants, une histoire qui finit bien... Ses anachronismes outranciers s'échappant de la magie délurée du génie, le personnage comique par excellence qui a tendance à monopoliser l'écran (au propre comme au figuré), à chacune de ses apparitions.


Il n'en reste pas moins qu'Aladdin enterre l'animation artisanale, la palette graphique a définitivement remplacé l'encre et le pinceau, et le graphisme en tant que tel est bien en deçà des productions antérieures (Derechef La Belle et la Bête). Disney semble en être conscient cependant puisque, comme pour bien ancrer son film dans la lignée de ses prédécesseurs, il fait apparaître Pinocchio et Sébastien...


Ne boudons cependant pas notre plaisir. Quand on l'a vu gosse, Aladdin reste un plaisir à revoir.

Créée

le 20 nov. 2011

Modifiée

le 28 août 2012

Critique lue 2.3K fois

32 j'aime

7 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

32
7

D'autres avis sur Aladdin

Aladdin
Gand-Alf
9

La princesse et le mendiant.

Après une longue traversé du désert, le studio aux grandes oreilles revenait sur le devant de la scène à l'aube des années 90, revenant à une recette qui a fait ses preuves et produisant une poignée...

le 4 mai 2013

47 j'aime

7

Aladdin
SeigneurAo
10

Reprenez un peu de Baklava

Et dire que je ne l'avais toujours pas critiqué... Au même titre que Le Roi Lion est pour moi le plus beau Disney, visuellement donc, Aladdin est en ce qui me concerne le meilleur dans sa...

le 27 nov. 2011

41 j'aime

14

Aladdin
Walter-Mouse
9

Magie des Nuits d'Orient

Adaptation extrêmement libre d'Aladin et la Lampe Merveilleuse, le 31ème Classique Disney a été très compliqué à produire, le choix le plus difficile étant de savoir à quel point le dessin animé doit...

le 11 juil. 2016

35 j'aime

11

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

482 j'aime

81

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

426 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

368 j'aime

57