John Wayne, acteur légendaire qui a marqué de son empreinte le western, nourrissait le rêve de passer un jour derrière la caméra. Grand patriote, il voulait réaliser un film mettant en avant les valeurs qui lui tenaient à coeur, à savoir celles de la liberté et de l'indépendance. Il jeta alors son dévolu sur l'histoire du siège de Fort Alamo, célèbre bataille s'étant déroulée en 1836 et où une poignée d'indépendantistes texans tint tête à l'armée mexicaine du général Santa Anna.
Novice en matière de réalisation, Wayne put toutefois s'appuyer sur les conseils de son mentor John Ford et aussi, sur de superbes décors dont notamment la réplique du Fort Alamo. Au niveau du casting, Wayne s'attribue le rôle du mythique Davy Crockett et choisit Laurence Harvey et Richard Widmark pour incarner les colonels Travis et Bowie. L'intrigue va alors tourner autour de ces trois hommes, se concentrant sur leurs aspirations et les dissensions régnant entre eux. Les scènes s'enchaînent et c'est avec plaisir que l'on suit cette petite troupe de soldats fort sympathique qui ne refuse jamais un verre de whisky ou une bonne bagarre. Cependant, si l'ambiance au début du film est plutôt bon enfant, elle deviendra par la suite de plus en sombre à mesure que Santa Anna et ses troupes approchent de Alamo.
Arrive alors la bataille finale. La gigantesque armée mexicaine entoure le fort sous le son de funestes trompettes. Les héros se savent condamnés mais décident de rester, unis par le même idéal, rendant leur sacrifice encore plus beau. Le combat commence, les balles fusent, les explosions se déchaînent, les actes de bravoure ne manquent pas. Wayne retranscrit à merveille le chaos ambiant et filme avec maestria cette vague de soldats ennemis qui s'engouffrent dans le fort. Les héros tombent un à un, jusqu'au dernier. La liberté avait un prix.
Sous nos yeux, John Wayne transforme la bataille du Fort Alamo en légende. Il prouve, par la même occasion, qu'il est aussi bon réalisateur qu'acteur.