La jeune cinéaste Domee Shi se sert d'une culture encore inexploitée chez Pixar, à savoir  les asiatiques en Amérique du nord, et d'un folklore autour d'une malédiction qui transforme les filles d'une famille en panda roux, pour faire une grosse métaphore sur la puberté et tout les changements qui s'en decoulent.
C'est ça que j'adore toujours chez Pixar, cette faculté à créer des films à double niveaux de lecture. Les plus jeunes pourront se satisfaire de l'histoire sympa d'un panda roux au design super mignon lâché dans une ville, ainsi que de très bon moments d'aventure, à l'image de cette espèce de climax final, et un côté humour qui fonctionne parfaitement.
Pour les plus âgées par contre c'est une véritable pépite très riche de fond. On suit clairement le passage de la jeune Meilin dans le monde des femmes. Les changements physiques et mentaux, la découverte de nouvelles émotions, devoir les contrôler,
l'éveil sexuel, les premiers sentiments, l'acceptation ou non de soi, les conflits avec des parents parfois trop exigeants ou envahissants, et bien plus. Tant de choses qui moi, en tant qu'homme, m'ont permit de découvrir que la puberté c'est sûrement plus compliquée chez les filles. Et ça ne fait pas de mal.
J'ai aussi adoré tout l'aspect autour des boys band, les tamagochis, enfin tout ce qui rappelle l'époque fin 90 - début 2000 que je n'ai pas vécu. J'ai envie de dire heureusement au vue des musiques absolument dégueulasses.
On sent vraiment que la réalisatrice s'est inspiré de sa jeunesse, tant dans le cadre spatio temporel, elle, sino-américaine ayant grandit dans les années 2000, et tant dans les sentiments qu'elle à choisit de transmettre, des sentiments qui ont l'air tellement personnelles et sincères
Les personnages sont aussi une réussite. Meilin est introduit brillamment tout comme son groupe de copines, dans un premier quart d'heure extrêmement plaisant. Tous ont une importance à un moment du récit. Les 3 copines de Mei-Mei bien sûr, sa mère évidemment, mais même sa grand mère, son père ou les 4 towns jouent un rôle prépondérant.
Côté esthétique, c'est excellent, c'est du Pixar quoi. C'est clair qu'il n'y a pas la claque visuelle qu'on peut ressentir dans les 2 derniers films du studio, Soul et Luca. Mais par contre il y a beaucoup d'idées de mise en scène et d'expérimentations notamment sur des gros plans ou des couleurs.
Enfin bref Alerte Rouge c'est très riche, et c'est dommage que Disney nous est encore chié à la gueule en le mettant sur sa plateforme. Il ne méritait pas cela.

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le 12 mars 2022

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Kieran_h3ld

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