Alice et le Maire promet beaucoup et donne ce qu'il peut.
A l'instar de notre héroïne, le réalisateur est un bosseur qui a creusé son sujet. L'oeuvre tient la route, elle est bien conçue avec des dialogues travaillés. Malheureusement le résultat est scolaire et lisse.
Fabrice joue un magistrat désenchanté plus que désabusé. Il a besoin de fraîcheur, d'un regard neuf. Alice et lui, c'est avant tout une rencontre entre deux êtres. Le politicien et la subtile conseillère que l'on semble nous vendre dans la bande annonce, sont largement au second plan.
Le problème c'est que le rendu de l'action publique et de la vie quotidienne dans un Hôtel de ville est léger et frustrant. S'il y a caricature, elle est consensuelle sans égratignure. On a vu il y a peu Quai d'Orsay, La Conquête qui ont re-balisé au vitriol le chemin de l'oeuvre politique. Et L'exercice de l'Etat a scanné l'ADN du pouvoir de manière plus profonde que ce film lorsque celui-ci se veut plus sérieux.
Ici on se contente de légères intrigues de cours et de rencontre sans émotion. On reste sur sa faim par manque d'ambition et par absence d'inspiration.
Si quelqu'un sauve le film, ce sont les deux acteurs principaux qui incarnent avec beaucoup de justesse leur personnage.