Alice et le maire m’avait intrigué lors du visionnage de sa bande-annonce. La présence de Fabrice Lucchini m’avait naturellement attiré. De plus, le lien de parenté apparent avec Quai d’Orsay m’avait bien plu. Le fait que le film se déroule à Lyon avait fini de me convaincre d’aller découvrir cette immersion dans les arcanes municipales de la capitale des Gaules.
Le synopsis est simple. Paul Théraneau est le maire de Lyon. Cet animal politique n’arrive plus à penser. Il est entré dans une routine qui le névrose. Pour changer cette situation, il décide de s’attacher les services d’Alice, pourvu d’un solide cursus en philosophie. La mission de cette dernière est de la faire à nouveau réfléchir. Y arrivera-t-elle ? A quel prix ? Avec quelles conséquences ?
Le premier attrait du film réside dans sa dimension « documentaire ». L’histoire nous immerge dans les arcanes du pouvoir. Les anecdotes sont nombreuses et souvent crédibles. Cela rend le déroulé intéressant. J’ai été vraiment curieux d’en apprendre davantage et j’ai souvent souri au gré de mes découvertes de cet univers qui m’est complètement inconnu. Le ton léger qui accompagne l’ensemble est une belle réussite.
L’intérêt de l’histoire se construit très fortement sur le duo formé par le maire et la jeune philosophe qui apparaît dans son environnement proche. Comme les canons du genre l’imposent, tout les oppose. Elle est jeune et inexpérimentée, il est âgé et blasé. Néanmoins, rapidement, ils ont un coup de cœur réciproque l’un pour l’autre. Ils s’apprivoisent. Tout cela est classique mais cela n’empêche pas l’ensemble d’être agréable et mignon. Le duo formé par Fabrice Luchini et Anais Demoustier fonctionne parfaitement. Ils sont souvent drôles et touchants. L’originalité de leur relation basée sur la réflexion est une réussite.
Même si le couple principal occupe une grande partie de l’écran, les personnages secondaires arrivent à trouver leur place. Ils sont plutôt réussis et plutôt bien écrits. Je tiens à le mettre en valeur car c’est une chose rare dans le cinéma français. Ils participent à la bonne ambiance que dégage le film et rendent crédibles cette immersion dans l’univers politique. Ils enrichissent également la relation entre les deux protagonistes centraux.
L’intrigue en elle-même n’a pas d’intérêt réel. Elle sert avant tout de support à l’existence des personnages. On est content de passer du temps avec eux. On prend plaisir à les voir interagir. Par contre, on s’intéresse finalement assez peu à leur devenir. C’est une histoire gentillette pleine de bons sentiments qu’on prend plaisir à suivre.
Pour conclure, Alice et le maire est un film divertissant qui met en jeu des personnages sympathiques. La qualité des acteurs et les bons sentiments qui l’accompagnent l’histoire offrent un moment qui fait du bien aux spectateurs et ce n’est déjà pas si mal…