Le maire de Lyon est un vieux briscard de la politique, à cours d'idées. Cherchant une nouvelle dynamique, il fait embaucher Alice, jeune philosophe chargée de prospecter des thématiques. Le travail de celle-ci va séduire l'édile, qui va embarquer la jeune femme dans son cercle.
Le premier acte est un peu poussif, avec Alice qui se retrouve catapultée à de gros postes à la mairie de Lyon après quelques entrevues, et la rédaction de quelques fiches. Les personnages secondaires caricaturaux, par ailleurs peu utilisés dans le récit, n'aident pas non plus à crédibiliser l'ensemble.
Mais "Alice et le Maire" bénéficie de ses bons acteurs, en particulier les deux protagonistes, incarnés par des comédiens qui conviennent parfaitement à ces personnages. Fabrice Luchini en maire pas mégalo mais beau parleur littéraire, déconnecté du pragmatique. Anaïs Demoustier en philosophe poisson hors de l'eau, qui prend ses marques dans l'univers politique.
La complicité apparente entre les comédiens est évidente, et leurs scènes communes sont clairement les meilleures du film. Notamment un touchant plan-séquence dans le dernier acte, lors de l'écriture d'un discours.
Et malgré une mise en scène très simple (certain diront téléfilmesque hormis le plan en question), j'ai trouvé le ton du film étonnant. Sur la forme, ça reste relativement léger. Alors que sur le fond, c'est tout de même cynique. Nicolas Pariser pointe du doigt le vent brassé par le monde politique, déconnecté de tout et même des intellos ! Allant ainsi jusqu'à parler de médiocrité intellectuelle à leur égard. Et montrant les conséquence pour la "garde rapprochée" de l'évolution de carrière des mastodontes qu'ils suivent.
Pas déplaisant.