De loin l'opus le plus décevant dans cette tétralogie. David Fincher, qui renie lui-même cette réalisation dans sa filmographie, ne nous dira pas le contraire. Le scénario est le principal point noir au film, on s'y perd et l'on ne voit plus bien le rapport entre cet opus et les deux précédents... Un sacré décalage ! Ici, Ellen est coincée dans une prison, dans laquelle elle doit se faire discrète si elle ne veut pas avoir d'ennuis (il n'y a que des hommes qui ne sont clairement pas des saints, contrairement à ce qu'ils veulent laisser penser), surtout qu'elle en possède déjà un (d'ennui, pas d'homme) sans le savoir... Le nouveau format de l'alien en version canine (ayant incubé un chien) nous apprend au moins que la forme du xénomorphe dépend de l'espèce qu'elle incube, ce qui prendra son apogée dans l'opus suivant... Le personnage d'Ellen, même rasée, est agréable à suivre dans ces péripéties, mais les seconds rôles sont moins forts qu'avant. De même les phrases percutantes ou cultes se font rares, et l'émotion est vraiment froide... Ce cruel manque d'émotion, cette obscurité digne d'une panne EDF et cette froideur dans le traitement des personnages est dû en partie au tournage chaotique (premier grand film de Fincher, qui a déraillé du plan original sans cesse, au grand dam de ce dernier qui en garde d'amers souvenirs) mais est également imputable au style-même du réalisateur qui ne fait pas dans le sentiment, d'habitude... Dommage, car cela aurait permis à ce troisième opus de décoller dans l'opinion général. Le flambeau était dur à reprendre après les deux excellents premiers opus, le troisième est en perte de vitesse, surtout à cause de son scénario trop éloigné (sans plus d'explications) de l'univers qu'on aimait, d'un traitement placide et froid, et du peu d'innovations que l'on y voit (à part l'alien-chien...). Vraiment moins fort qu'Alien et qu'Aliens.