J'ai mis dans ce titre le mot purgatoire. C'est en partie en raison de la dimension religieuse de cet opus, l'un des rares aspects réussis dans cet épisode venant conclure sobrement une trilogie. Le purgatoire est peut-être un mot qui sied assez bien au tournage sous le joug de la Fox pour le tout jeune David Fincher alors seulement un réalisateur de clips vidéos (Madonna, Aerosmith). Certains passages du film sonnent d'ailleurs parfois assez clipesques de par leur sobriété ou leur côté très ridicule (la scène de viol).

Les pires éléments de cet opus, ce sont les effets spéciaux pour animer le xénomorphe : En effet l'incrustation de la créature (filmée en stop-motion devant un écran bleu) sur la pellicule est assez raté. Heureusement la créature est auusi animée par des effets pratiques plutôt bons. Le reste de l'imagerie est plutôt correct notamment le plan en extérieur du pénitencier sur la planète Fiorina 161. Le film manque aussi cruellement d'idées de mise en scène exceptée la tentative infructueuse (déformation de l'image assez moche) de placer la camera du point de vue du monstre. Il reste que l’ensemble du décors de cette planète prison du bout du monde est suffisamment complet pour rendre cette aventure assez crédible à l'image.

En revanche, les comédiens s'en sortent assez bien avec surtout le trio Sigourney Weaver Charles Dance et Charles S. Dutton. Le reste de la distribution comprend de vraies gueules et pas des têtes de porte-bonheur. Le scénario présente une Ripley crâne rasée dans un environnement exclusivement masculin, une étrangère dans une communauté de délinquants réfugiés dans la foi. C'est bien la lutte contre l'autre étranger qui réunira presque tous les occupants du pénitencier. Tous ces personnages sont renforcés par les choix difficiles qu'ils feront au grès des circonstances qui mettront à l'épreuve leurs convictions. En cela la bande originale aux sonorités industrielles, sacrées et nerveuses Elliot Goldenthal illustre bien tout ces aspects du scénario. Pour l'anecdote c'est Sigourney Weawer depuis le tournage du film de Cameron devenue phobique des armes à feu qui a suggéré de combatte dans ce film le monstre par d'autres moyens.

En conclusion, indépendamment de l'aspect technique assez bâtard, c'est bien le récit et les personnages qui rehaussent l'ensemble. Ce dernier a suffisamment de qualité pour être un final crépusculaire et satisfaisant à l'histoire de Ripley.

Empereur-des-tortues
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Alien (1979-2024)

Créée

le 23 août 2024

Critique lue 5 fois

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Alien³

Alien³
Torpenn
3

Affreux, sale et même chiant

Scandaleusement surnoté par moi jusqu'à aujourd'hui à cause de l'incroyable inutilité de cet opus qui m'a fait oublier tout ce qui se passait entre la première et la dernière scène, le premier film...

le 16 sept. 2012

67 j'aime

51

Alien³
DjeeVanCleef
3

Fait chier, Fincher.

Avant de vomir ce film, loue avec moi le Seigneur, car pensant regarder une version de travail de deux heures et trente cinq minutes, grâce soit rendue au Tout-Puissant, je me retrouve face à deux...

le 2 sept. 2013

59 j'aime

24

Alien³
socrate
6

Let the circle be unbroken : au menu de l'alien cette fois-ci, de la fine chère !

Comme dans le film de Ridley Scott, on a des décors assez glauques, une sensation d'enfermement liée à la particularité du pénitencier qui est un peu comme un vaisseau, et qui présente également une...

le 6 juin 2012

53 j'aime

12

Du même critique

La Malédiction - L’Origine
Empereur-des-tortues
8

Voilà comment faire un bon préquel

Cela se regarde étonnamment très bien sans avoir vu l'original. Un peu à la manière du préquelle The Thing (2011) on va chercher à répondre à certaines interrogations laissées en suspens dans son...

le 3 mai 2024

6 j'aime

4

The Mask
Empereur-des-tortues
9

Splendide !

C'est en édulcorant le côté violent de la bande dessiné que The Mask est porté à l'écran.Déjà Jim Carrey (fort des succès en 1994 de Ace Ventura: Détective chiens et chats, Dumb and Dumber, etc) est...

le 10 sept. 2024

4 j'aime

Bronco Billy
Empereur-des-tortues
9

Le tireur au grand coeur

Clint Eastwood dans cette production modeste revisite, sous le ton d'une comédie légère qui n'en oublie par le drame, les grands mythes de l'Ouest américain dans ses représentations les plus...

le 5 mai 2024

4 j'aime