200 ans après sa mort, Ellen Ripley (Sigourney Weaver : mais que diable allait-elle faire en cette galère ?) est clonée afin de récupérer la créature qui sommeillait en elle, à des fins scientifiques. Mais évidemment, les aliens à qui on a donné le jour s’évadent dans le vaisseau où on les a recueillis, semant la destruction sur leur passage…
Alors que Fincher avait tenté de renouer, non sans succès, avec l’ambiance du film original de Ridley Scott, c’est plus au volet de Cameron que fait penser celui de Jean-Pierre Jeunet. Seulement, là où Cameron faisait montre de toute l’étendue de son talent de metteur en scène pour compenser la faiblesse de son scénario, Jeunet n’y parvient pas.
Il faut dire que le scénario écrit par Joss Whedon s'enfonce bien plus loin dans l’imbécillité la plus complète que je n'aurais osé l’imaginer. Non content de mettre en scène des histoires très crétines d’hybridation entre humains et aliens, Jeunet en profite pour faire étalage de tout le mauvais goût dont il est capable, et Dieu sait qu’il atteint dans ce domaine des sommets insoupçonnés. Dès le générique d’ouverture nous montrant un membre de l’équipage s’amusant à projeter une sauterelle écrasée sur sa vitre, on comprend que la finesse ne sera pas la principale caractéristique du film (et c’est bien évidemment une litote).
Si la première moitié du film se regarde assez convenablement, la deuxième est une immense torture où le gore ne le cède qu’au ridicule. Un ridicule dont les limites ne cessent d’être repoussées par Jeunet jusqu’aux scènes avec la créature hybride sortie d'une Reine alien enceinte (WTF ???), scènes proprement irregardables…
Au sortir de ce navet, on se demande comment le bijou de Ridley Scott peut avoir donné lieu à une lointaine suite aussi catastrophique. En tous cas, là où le film de Scott nécessitait simplement d’avoir le cœur bien accroché, jouant la carte de la suggestion (ce qui en fait encore aujourd'hui un monument du cinéma, contrairement à cette suite), le film de Jeunet nécessitera en plus de cela d’avoir le cerveau bien déconnecté. Et surtout d’avoir l’estomac absolument vide...