Alien (intitulé Alien, le huitième passager sur le sol français) est un film de science-fiction / horreur réalisé par Ridley Scott, sorti en 1979 aux USA avec Sigourney Weaver et bien entendu la créature la plus mythique du cinéma de science-fiction. Que ce soit d’un point de vue critique mais également commercial, Alien fut un immense succès remportant plus de 100 millions de dollars.
Ce film est influencé par de multiples œuvres. 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) et Star Wars (1977) dans la manière de filmer l’espace. Le magazine Metal Hurlant et les travaux du dessinateur Moebius pour tout ce qui touche à la science-fiction. Et plus surprenant encore, Massacre à la tronçonneuse 2 pour en faire un film horrifique. Alien pourrait se résumer de la sorte. “Un slasher se déroulant dans un univers de Space Opera suintant la perdition et la violence par tous les pores.”
Alien est devenue une oeuvre iconique, symbole de la science-fiction et de la pop-culture par la qualité de sa réalisation à n’en pas douter mais surtout par la créature rodant dans les couloirs du Nostromo. Une citation tirée du film résume parfaitement la création de H.R Giger : “Sa perfection structurelle n’a d’égale que son hostilité”. L’Alien est décrit par l’artiste comme un insecte biomécanique sans yeux afin d’accentuer son aspect effrayant (l’œil étant le reflet de l’âme …), une oeuvre aux connotations sexuelles assumées dans ses formes tout comme dans sa manière de se reproduire. Ce design inoubliable aura marqué de son acide vert la pellicule du 7ème art. L’Alien est une créature de cinéma parfaite, douée de conscience, devenue l’écho de la peur et symbolisant la pureté de l’acte violent. La naissance même de l’Alien est violence.
Cependant, pour que la créature s’épanouisse, cela requiert une réalisation centrée sur la tension, l’appréhension. Ridley Scott fit donc le choix d’un récit linéaire, déroulant le scénario pour mener Ripley et ses équipiers vers une mort décidée. De plus, tout le film est réalisé/monté pour permettre aux spectateurs de vivre les événements en même temps que les protagonistes. Toute découverte, que ce soit la planète, le vaisseau extra-terrestre, l’Alien …, est nouvelle pour les personnages comme pour nous. Le poitrail éclaté d’un Ingénieur annonce clairement la menace mais tout comme l’équipage du Nostromo nous n’avons aucune information. Idem lors de l’échographie de Kane. Tels des parents, les membres du vaisseau regardent grandir la progéniture sans s’en inquiéter outre-mesure. Ce procédé de narration immerge totalement le spectateur et exacerbe toute la tension provoquée par la créature. Celle-ci, tel le petit Poucet, sème sur son passage “bave” visqueuse et mue, annonciatrices d’une mort certaine : une menace présente durant tout le film, avant même la découverte des œufs et des Facehuggers.
Car dans Alien 1979, tout est menace.
L’environnement se fait ainsi le partenaire de l’Alien. Les couloirs exigus, la pénombre constante à de rares exceptions, les jeux de lumière via stroboscope / gyrophare / écran d’ordinateur, l’aspect “future vétuste” du Nostromo, les murs qui suintent … tout cela accentue un sentiment de claustrophobie qui se développe tout au long des 2 heures que dure le film. Une ambiance qui deviendra la marque de fabrique de la saga pour les décennies à venir.
Le sound design est également du massacre. Alien est un film empreint de silence où le cri des effrayés fait office d’oiseau de mauvaises augures. Une bande son minimaliste, presque atonal et composée de bruits de vieilles machinerie, d’alarme … parcourt le film tandis que des passages plus romantiques (séquence d’ouverture, d’atterrissage et de dénouement) ponctuent le récit.
Alien fut à sa sortie une énorme claque donnant, si cela était encore nécessaire, ses lettres de noblesse à la science-fiction sur grand écran. Quant à la créature de H.R Giger, elle est devenue le symbole de la mort se cachant dans les recoins sombres de l’espace.