Crachat au visage
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Il m'est hors de question de rater le moindre film de la franchise Alien. Le premier volet de cette saga, sorti en 1979, reste à ce jour mon film préféré, quand bien même il s'agit d'un slasher de l'espace faisant pâle figure face au cinéma de Tarkovski (que j'aime beaucoup, soit dit en passant). Et pour faire simple : j'aime tous les films sortis jusqu'en 2004 - oui oui je peux défendre dans une certaine mesure le premier Alien vs Predator - et déteste ce qui est sorti depuis. Rien que l'idée de revoir Prometheus (2012) et Alien Covenant (2017) me filent de l'urticaire. Pourtant, quand Alien Romulus a été annoncé, je me suis dit "chiche". Après tout, ce bon vieux Ridley Scott a cédé sa place à un Fede Alvarez volontaire pour sortir la saga Alien de sa triste fange, et ce d'autant plus qu'il co-écrit le film. Donc, let's go, et ensuite ?
Je ne vais pas mentir ou faire mon snob, Alien Romulus m'a plus sur le moment. Loin les scénarios inutilement alambiqués et cherchant désespérément à expliquer l'inexplicable, on revient à l'essence du xénomorphe comme incarnation d'un mal absolu et destructeur. Alvarez démontre bien sa gestion du suspense et de l'horreur, pas fofolle ni pleinement inventive mais suffisamment travaillée pour nous faire transpirer de peur. Sauf que le problème est double : le film n'est qu'un pot-pourri de ce que la saga a déjà proposé.
Je ne reviendrai pas de manière exhaustive sur les références et repompes parsemant tout le film, tout au plus résumera-t-on le film à un syndrome Disney, déjà vu en 2015 avec Star Wars épisode 7. Sérieusement, j'entends qu'il est difficile de faire voir une série de vieux films à des jeunes, mais de là à recracher aussi bêtement ce qui a fait le sel de 4 films en 2 (deux) heures, en partant du principe qu'ils ne verront jamais la tétralogie originelle ? Primo c'est complètement con tant le caractère culte de Alien se traduit par des films dont les cinéphiles parlent et reparlent, parfois ad nauseam ; secundo, c'est insultant dans le sens où cela participe à un nivellement vers le bas intensifié par la culture TikTok, alors que même un film de genre comme celui-là devrait proposer quelque chose d'intense et intellectuellement satisfaisant - sans surintellectualiser comme l'ont hélas fait les deux précédents films. Et je ne parle même pas des vieux fans, ceux qui connaissent déjà tout, y compris les répliques cultes ici désacralisées et banalisées parce que ça fait kewl.
Oui, vraiment, je suis déçu de Alien Romulus, alors même que j'y ai pris du plaisir instantané comme dans une attraction Disney. Quelque part, c'est pire que Prometheus qui avait une proposition de cinéma merdique mais innovante. En tant que fan, j'attends quand même le prochain film, mais sans plus d'attentes que pour l'opus de 2024.
Créée
le 6 oct. 2024
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