Bon… Comme tout le monde, j’adore Alien le 8e passager et comme tout le monde j’adore tout ce qu’il représente.
Le Xenomorphe est sans doute la créature la plus réussie, la plus angoissante et la plus mystérieuse de toute l’histoire du cinéma. Quand le petit garçon de 12 ans que j’étais a terminé le film, j’ai, comme tout le monde, imaginé tout et n’importe quoi en guise de réponses aux nombreuses questions que laissait le film en suspens. En plus d’être terrifié…
Au-delà de son propos sexuel, féministe, lutte des classes, etc… dont chacun peut tirer sa propre interprétation, c’est la créature qui a laissé une marque indélébile dans mon esprit et elle, j’ose le dire, ne laisse tirer aucune autre interprétation que : antithèse ultime de l’humanité, négation pure de vie, absence totale d’espoir, perfection de mort.
Une unique créature quasi biblique à laquelle il est impossible de survivre. Le chaos et le néant.
Quand Aliens se terminait devant mes yeux, j’ai ressenti comme une profonde trahison. Il ne pouvait y en avoir autant ! Elles ne pouvaient pas descendre d’une reine comme un vulgaire insecte ! Elles ne pouvaient mourir aussi facilement sous les coups de feu d’une bande d’américains clichés !
Après ce spectacle, certes bien mené et haletant, mais « légèrement » décérébré, je n’ai, d’abord, plus jamais rien attendu du cinéma de Camerone que j’ai toujours trouvé d’un ennui mortel. Et ensuite, je n’ai jamais donné sa chance à Fincher ni à Jeunet (même si le temps a fait que je connais ces films sans les avoir vu et qu’ils ont certainement leurs qualités respectives…).
Prometheus promettait un véritable retour aux sources. Une sorte de table rase. Avec le papa de l’œuvre originale aux commandes. Je pensais qu’il saurait mettre son cynisme de côté pour revisiter son œuvre mais dès les premières secondes du film, j’ai su que ce ne serait pas le cas.
Quant à Covenant, les quelques bonnes scènes de Fassbender et les quelques références ampoulées du père Scott, ne suffisent pas à sauver ce naufrage.
C’est donc avec aucune attente que je me suis penché sur Romulus, aucune attache émotionnelle, aucune haine de fanboy prêt à bondir au moindre clin d’œil, à la moindre citation, au moindre faits et geste des personnages de ce film ; je ne m’attendais même pas à voir le Xenomorphe.
Du coup, je n’ai pas passé un mauvais moment ni même un bon ; tout est fade, les acteurs sont mauvais, la mise en scène peu inventive, l’intrigue poussive et redite du premier… de tous les films (a priori…). Rien. Le néant.
Et sans le sentiment de trahison, je le classerais comme Aliens : un divertissement plaisant à regarder mais rien à en tirer (je sais que cette comparaison peut en faire bondir plus d’un, je m’en excuse).
Mais pire que tout : le Xenomorphe ne fait pas peur. Il n’est jamais impressionnant, jamais menaçant, jamais source d’angoisse. Il est là. C’est le copain qui joue à cache cache qui trouve toujours même celui qu’on ne veut pas trouver. Il est trop visible, trop prévisible. Et il n’est pas seul.
Alien le 8e passager aurait du rester Alien le 8e passager. Un seul est unique film avec une seule et unique créature. Une aberration de la nature qui serait rester une énigme. Une destructrice de toute forme de vie, des plus reculées (et qui ne seraient pas nos créateurs…) à Sigourney Weaver en passant par le questionnement même de la vie de Ash. Toutes ses déclinaisons plus insipides les unes que les autres finiront par avoir raison de nos imaginations.