Étonnamment, malgré le carton du premier "Alien", il aura fallu 7 ans pour qu'une suite voit le jour. Ce n'est peut-être pas plus mal. L'occasion de se poser, pour ne pas tomber dans le piège de la redite, "Alien" ayant été beaucoup pompé dans les années 80. Et donc de proposer quelque chose de très différent.

"Aliens" donnera ainsi sans le savoir le ton de la tétralogie : chaque opus a son propre réalisateur à la patte très personnelle, ses propres visuels, sa propre ambiance... et un pitch qui piétine allègrement le final de l'épisode précédent !

Ici, on croyait Ripley saine et sauve après sa mésaventure dans le Nostromo. Que nenni ! Elle n'est retrouvée que 57 ans d'hyper-sommeil plus tard... Traumatisée, cherchant à exorciser ses peurs, elle accepte de suivre un escouade de Space Marines pour retourner sur LV-426, la planète où son équipage avait trouvé les oeufs alien. En effet, une colonie s'est depuis installée, et ne répond plus...

"This time it's war", comme l'annonçait sa tagline ! Finie la traque entre un équipage de cargo commercial et une créature redoutable. Ce sont ici une horde de soldats trop sûrs d'eux qui affrontent des centaines d'alien. Pour un résultat qui effraie parfois, mais surtout qui déménage.

James Cameron prouve à nouveau qu'il est un excellent faiseur de divertissement. Avec un scénario très bien huilé, une tension gérée au poil (ah, les fameux triple climax emboîtés du réalisateur !), et de l'ambition à revendre.

Car visuellement, "Aliens" claque, même des décennies après sa sortie. Avec sa mise en scène maîtrisée malgré des environnements complexes... et une production qui sera houleuse. La légende raconte que James Horner n'eut que 3 semaines pour composer et enregistrer la BO, et que le célèbre thème final (entendu à tort et à travers dans divers trailers de l'époque) fut écrit en une nuit !

Mais le spectacle fonctionne à merveille. Les effets visuels sont au top, qu'il s'agisse des costumes, décors ou animatroniques. Et le film pose un univers vaste et convaincant. Allant du corps des Space Marines, à la technologie humaine (colonie, terraformation...). Et bien sûr, le "bouclage" du cycle de vie alien, avec la célèbre Reine, très impressionnante.

Chose peu étonnante, parmi la tétralogie, c'est l'univers de "Aliens", louchant vers l'odyssée SF guerrière, qui sera le plus utilisé dans les comics et jeux vidéo de la franchise.

Tandis que tout ceci n'a rien de stérile. La thématique de la maternité est omniprésente. A ce niveau, privilégiez la version longue, plus fouillée. Certains y ont également vu une allégorie de Vietnam, l'ennemi "primitif" mettant la pâtée aux militaire surarmés.

Pour porter cet ensemble, James Cameron a fait appel à de nombreuses "gueules". Bill Paxton en soldat bruyant, Lance Henriksen en androïde (trop ?) rassurant, Michael Biehn en guerrier à la tête sur les épaules. Et bien sûr Sigourney Weaver, qui évolue en guerrière androgyne et maternelle.

Du tout bon, et l'un des meilleurs de la franchise (tétralogie, cross-overs, et préquels compris !).

Créée

le 19 sept. 2023

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Redzing

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