la bonne surprise que voilà!
Ah la bonne surprise!
Un groupe de teenagers qui se fait buter par un tueur. Ça arrive. Un peu trop souvent, même, au cinéma, et c'est rare que ça voltige.
J'ai lu un concert de louanges à propos de ce film avant de me décider, sceptique. Arrivé aux trois quarts de la bande, mettons que je le trouvais vraiment bon, mais peut-être surestimé. En fait non. Il est vraiment vraiment digne de ces louanges.
D'abord, un casting crédible. C'est plutôt rare dans ce genre, et là, vraiment, les acteurs tiennent leur rôles solidement. Ensuite, et c'est lié, les personnages sont importants, individualisés: on est loin des ados interchangeables et ultra typés qu'on trouve d'habitude dans ce genre de films. Pourtant, certains codes sont respectés et chaque personnage correspond bien à une figure récurrente dans les teenage slashers, mais ici, ça paraît naturel, ce qui est quand même un tour de passe passe assez talentueux.
Peut-être aussi le fait, si je ne m'abuse, qu'aucune starlette (ou starlet) bien en vogue ne s'affiche au casting (hommage ironique au ridicule "La Maison de Cire" avec Elisha Cuthbert et surtout c'te grosse merde de Paris Hilton, têtes d'affiches sans intérêt qui pourrissent un film déjà pas terrible). Enfin, après, c'est si je ne m'abuse. Je suis pas trop euwaïre. Dans "All the Boys...", y'a de la fraîcheur, les personnages ont une certaine épaisseur, et tout du long, malgré le fil conducteur du tueur, Jonathan Levine, le réalisateur, nous laisse le temps de voir les personnages un peu plus qu'à l'habitude. Ce qui est quand même pas mal en 82 minutes...
Les lieux sont intéressants, l'aspect gore est en gros retrait, Levine ne cherche absolument pas la surenchère, parce que son tueur (dévoilé au milieu du film pour, d'après lui, permettre au spectateur de se concentrer sur les personnages et pas sur "mais putain c'est qui le méchant"?) est un brillant mec ordinaire, et que ça c'est beaucoup plus intéressant que des délires esthétiques chiants à la SAW. On notera que le tueur de All the Boys est relativement évident dès le départ. Mais on s'en fout, c'est pas le sujet du film.
Du coup, on reprend confiance dans ce genre cinématographique, et les ravages de Scream ou autres Souviens-toi l'été dernier, qui avaient pratiqué agressivement la tactique de la terre brûlée, sont rangés au rang de mauvais souvenirs: All the Boys fait repousser un peu d'herbe fraîche dans le désert du slasher, avec un ton sincère et humain, et ce qui ne gâche rien, une photographie, un montage et une réalisation qui tiennent vraiment la route, même si on ne verra rien de révolutionnaire.
Las but not least, les dix dernières minutes, graphiquement de haute voltige, m'ont totalement pris à contrepied, par surprise, tant le reste du film avait su m'endormir et me caser dans la routine du slasher ordinaire. Objectivement, vu la production de ces dernières années, on peut excuser Levine d'avoir un peu facilement -mais efficacement- joué sur les faiblesses scénaristiques récurrentes de ses récents aînés...
Bon, comme à chaque fois que je suis enthousiaste juste après un visionnage, j'espère que je ne vais pas relire ma critique dans deux semaines et me dire que j'exagère un peu...
Le 8 est mérité, peut-être pas "dans l'absolu", mais au moins en le comparant aux productions de genre similaire que j'ai pu voir ces dernières années.