C'est vrai qu'il y a quelque chose de Weerasethakul, en moins opaque et plus sensuel, dans Almamula, du cinéaste argentin Juan Sebastián Torales. .Avec une maîtrise du son et de l'image impressionnante.pour aboutir à un climat étouffant. Ce long-métrage, apparemment en grande partie autobiographique, n'est pas qu'un film d'apprentissage banal d'un adolescent à l'orientation sexuelle "déviante", aux yeux de la société et de sa famille, mais un récit qui se nourrit des injonctions de la religion catholique et d'un mythe local, le tout sur le territoire miné du péché, bien pratique pour condamner ceux qui sortent des sentiers fléchés. Le film est constitué de ruptures entre réalisme magique et scènes proches du naturalisme. Si le jeune garçon est le personnage central de l'intrigue, le réalisateur prend cependant le temps de dresser le portrait de son environnement : sa sœur, ses parents, un curé, un homme à tout faire, soit autant de caractères qui laissent presque tous transparaître une certaine ambiguïté Le film ne comblera pas ceux qui ont besoin d'explications pour tout mais enchantera un autre public, qui ne craint ni le symbolisme parfois appuyé ni le mystère des âmes confuses traversées par des sentiments à la fois contradictoires et extrêmes.