Alala, je ne comprends toujours pas entièrement pourquoi j'aime tant les amourettes coréennes... Après The Beauty Inside, voici que je retombe dans le doux piège du mélo venant de Corée du Sud. D'abord, le fait que la même actrice - Han Hyo-ju - soit en tête d'affiche y joue pour beaucoup. En effet, il est dur de ne pas succomber au charme pur de cette femme dont le talent est tout naturel. Ces petites moues (quand elle renifle, quand elle est contrariée) en font une actrice excellente car dénuée de "jeu" à proprement dire! C'est toujours un des points forts qui me font préférer le cinéma asiatique : le fait que les acteurs n'ont pas à faire semblant (contrairement aux films français où tout me semble récité... Seulement Rohmer a d'ailleurs su jouer avec cela selon moi). La caméra de Song Il-gon prouve d'ailleurs bien son amour pour son actrice principale, qui à chaque fois qu'elle est présente nous donne envie de ne plus la quitter.
Ensuite, il est évident que ce n'est pas une amourette débile et que l'on retrouve le côté 'auteur' d'une frange du cinéma coréen qui rend des films apparemment banals très intéressants : je me réfère là en premier lieu à Lee Yoon-Ki et ses deux chefs d'oeuvre - Come Rain, Come Shine & My Dear Enemy, où ce sont des rapports humains très simples qui sont transcendés par une mise en scène parfaitement dépouillée. Dans Always, donc, le propos assez peu original d'une rencontre entre deux êtres au passé lourd est traité subtilement. Malgré une musique parfois un peu envahissante qui force le côté tire-larmes, le duo d'acteurs parvient à convaincre - bien que le talent de So Ji Sub ne soit pas aussi évident que celui de sa partenaire.
C'est en grande partie dû à une mise en scène à vrai dire assez simple, qui réussit à garder ses distances avec les acteurs pour s'en rapprocher peu à peu. Au début, alors que les deux ne sont pas à l'aise dans ce petit bureau du parking, cet espace est utilisé assez judicieusement pour montrer le manque de proximité entre ces deux êtres encore inconnus, alors que les visages seront filmés de plus en plus près pour dévoiler les sentiments des protagonistes.
C'est d'ailleurs dans l'un des derniers plans, très beaux, où l'on voit la femme de très près - lorsqu'elle a le visage baigné de soleil et qu'elle retrouve la vue, que la caméra montre son visage le plus en détail.
Un excellent film, donc, que cette première oeuvre de Song Il-gon que j'ai visionnée, et qui m'enthousiaste pour continuer avec sa filmographie.