Alors qu'il est en vacances pépère avec sa copine sur une plage d'Ibiza, le jeune Mitch Rapp se retrouve en plein attentat terroriste, où des hommes armés tirent dans la foule au hasard, butant sauvagement celle qui lui avait dit oui pour la vie y'a pas deux minutes. Une scène brutale, chaotique, un brin dérangeante. Traumatisé qu'il est (petite nature), Mitch ne sera plus jamais le même. 18 mois plus tard, il a appris l'arabe et les arts martiaux, et son but ultime est de se retrouver en face du mec qui a achevé sa nana.
Le début d'American Assassin n'a rien de dithyrambique, mais il fait le job. La scène d'introduction est bien foutue, et la suite s'annonce violente et radicale, vu que le personnage principal ne vit que pour sa vengeance personnelle, sans jamais se laisser distraire - Dylan O'Brien est d'ailleurs absolument parfait dans ce rôle de casse-cou(ille). Encore mieux : le scénario "surprend" (le mot est très fort) en se débarrassant de cet enjeu au bout de 20 ou 30 minutes, préférant prendre une autre piste différente, mais ô combien insipide.
Car c'est là que ça dégringole. Repéré par la CIA, ce fameux Mitch va ensuite suivre un entraînement over the top par le best of the best des agents, Stan Hurley, joué par le non moins excellent Michael Keaton. Mais à partir de là, on entre dans tout ce qui fait le cliché du téléfilm pourri de RTL9. American Assassin échoue lamentablement dans quasiment tous les domaines tant tout est prévisible et mal fait au possible.
Entre une histoire qui tire en longueur (bavard pour ne rien dire du tout), des rebondissements qu'on voit venir des années lumière avant (cette personne est une taupe non ? Ah oui, c'est bon, c'est bien ça...), des séquences d'action d'une pauvreté aberrante (ça pompe sur Jason Bourne de la plus mauvaise façon possible), ou encore un méchant d'une crédibilité zéro absolu (pauvre Taylor Kitsch, talentueux acteur qui ne sait pas choisir ses projets et qui joue ici comme Trump joue au président), il n'y a rien à sauver.
Plus le film défile, plus on espère que tout s'arrête vite. Et quand enfin arrive le climax, censé être le moment explosif dans un film d'action, on se retrouve avec un vieux truc pété tout juste spectaculaire, et qui au final s'avère pouvoir devenir une franchise à long terme sur un agent secret qui n'en fait qu'à sa tête (du jamais vu !).
Seulement, en y regardant de plus près, ce n'est pas du tout une surprise, car en fait American Assassin est tiré d'une série de roman d'espionnage du défunt Vince Flynn, qu'il existe 12 bouquins, et que le film s'inspire du 11ème livre éponyme, où les débuts du héros Mitch Rapp sont dévoilés. Nous, espère juste que la saga ne continue pas, et que Dylan O'Brien use son talent pour d'autres projets.
POUR LES FLEMMARDS : Entre une histoire prévisible, des séquences illisibles et un rythme pénible, le film ne vaut rien, si ce n'est pour son casting impeccable.
-- Critique également disponible sur Le Ciné des Flemmards --