Gigolo de luxe travaillant à Los Angeles, Julian est élégant, distingué, mais aussi narcissique et hautain. Il prend plaisir et orgueil à donner du bon temps à sa clientèle sophistiquée. Jusqu'au jour où il est embarqué dans une histoire de meurtre, qui va l'envoyer dans une descente aux enfers. Joli succès en 1980, "American Gigolo" est pourtant loin d'être un polar endiablé, ou un thriller érotique (genre qui sera plutôt à la mode dans les 90's).
Ne vous trompez pas sur la marchandise, le film de Paul Schrader est avant tout un drame. Et le sujet est son protagoniste, homme imbu qui va prendre conscience du vide de son existence en se retrouvant dans la difficulté. Richard Gere convient très bien à ce personnage, avec son air de séducteur arrogant, sa classe, et ses belles manières (pour l'anecdote, le célèbre tailleur qui l'habille percera au USA grâce au succès du film !). De plus, il va au bout de la démarche, offrant une scène de nudité frontale, chose excessivement rare à l'époque (et même aujourd'hui) pour un film Hollywoodien.
Le défaut principal du film est peut-être ses quelques passages un peu longuets dans la deuxième moitié (l'inconvénient de traiter une histoire de meurtre de façon dramatique). Mais à côté, il propose un peinture cynique de la Californie des 80's, une BO sympathique de Giorgio Moroder, et quelques scènes emblématiques, dont cette fameuse introduction au son de Blondie.