« Dont be a fool, stay in school. » Van Wilder est toujours de bon conseil, toujours là pour lever des fonds afin de sauver le club piscine, toujours là pour organiser les fêtes les plus folles du campus. Van, qui jouit d’une popularité inégalée, est littéralement toujours là, même après sept ans d’un cursus sans diplôme que le principal intéressé se refuse d’achever. Après tout, la vie après l’école, que d’aucun qualifierait de « vraie vie », ne saurait lui apporter autant de sources de jouissance potentielles. Mais voilà-t-y pas que son deux personnes viennent jouer les trouble-fête : son père, qui arrête de financer cette mascarade d’études, et Gwen, une étudiante journaliste qui compte bien affûter sa plume au détriment de cet élève original.
Sur petit et grand écran, le diplôme est souvent prétexte à des déclinaisons sur le thème de la difficulté à grandir, à quitter le cadre bien connu de l’école pour embrasser un monde dans lequel aucune place ne nous a été attribuée. Le cinéma américain est ainsi plein de quaterbacks et cheerleaders sur le retour, de petits revanchards n’ayant pas digéré leurs années lycée. VAN WILDER ne présente rien de tout cela, ou si peu. Si le héros finit bien par accepter de grandir et quitter le lycée (la réforme obligatoire pour espérer séduire la blonde en fin de course), le véritable contenu du long-métrage est parfaitement résumé dans le titre français. Chaînon manquant entre PROJET X et AMERICAN PIE, il contient tout ce que vous pouvez attendre d’un film de campus mettant en scène un bonhomme immature : des confréries fêtardes, des filles faciles, des mecs vierges et gauches, et plein de gags sous la ceinture. « Don’t be a fool, wrap your tool. » Le scato n’est bien sûr pas en reste, avec ce qui semble être la plus longue scène de l’Histoire reposant sur l’utilisation d’un laxatif. Le tout dans une ambiance bon enfant : les gros, les noirs, les intellos et jusqu’au copain indien-rigolo du héros participent aux réjouissances, jamais sur le ton de la moquerie. C’est bien là la seule originalité du film.
Pourtant, malgré une intrigue cousue de fil immaculé et un humour toujours lourdingue, on va jusqu’au bout du visionnage. Le coupable : Ryan Reynold, dont la bouille de chef scout rendrait sympathique n’importe quel rôle. Un peu macho et totalement irresponsable, Van aurait sans doute été insupportable joué par n’importe qui d’autre. Tel est le talent de Reynold : nous faire souhaiter qu’il termine avec sa blonde aux cheveux trop jaunes, au gloss collant et aux paupières pailletées. On est donc loin des félicitations du jury, mais on a bien envie d’accorder des encouragements à ce gars-là.