Le livre de Bret Easton Ellis est, paraît-il un chef d’oeuvre noir et sulfureux. Je ne l’ai pas lu, je ne connais pas l’oeuvre d’Ellis, je ne pourrais pas juger le travail d’adaptation. Parce que ce que je vois ici, n’est pas vraiment glorieux. On a un Chris Bale pré-Bruce Wayne en roue libre (c’est d’ailleurs rigolo qu’il s’appelle Bateman vu le rôle qui lui a échu chez Nolan) qui est une espèce d’incarnation du capitalisme dévorant, un peu à la façon de ce que sera DiCaprio dans Le Loup de Wall Street quelques années plus tard, mais d’une façon beaucoup plus fantaisiste, puisqu’on est sur une violence bien criminelle, avec des scènes qu’on saurait qualifier de graphiques (encore que, franchement, c’est soft, on nous épargne le visage broyé de Jared Leto – on aurait préféré qu’on nous épargne Jared Leto). Et c’est là que j’en viens aux reproches que j’ai à faire au film : il effectue sa dénonciation sans vraiment l’assumer, les scènes ne sont pas incroyablement violentes alors qu’elles devraient l’être, l’image n’est pas marquante, engoncée dans un blanc laiteux assez peu intéressant, il n’y a pas de plans qui marquent et l’ensemble s’enfonce dans un symbolisme assez mal venu, puisque on embrasse jamais les questionnements sur le personnage de Bale : que les gens qu’il a tué ou non soient morts ne change pas grand-chose. Et c’est un peu ça, American Psycho, un grand morceau d’inutile qui, quoi qu’il se suive, n’est pas particulièrement plaisant ou déplaisant, ni sur le fond, ni sur la forme. On s’en cogne.