Suck my gun, swallow my bullets

Je vois pas trop l'intérêt de ce film à vrai dire

Chris Kyle trouve un personnage auquel se confronter, en la personne du sniper ennemi et le film est bâti autour de ce duel, cette espèce d'ambiance western est très casse-couilles mais c'est peu étonnant quand on sait que c'est Eastwood à la réal

Il y a aussi bien entendu son patriotisme aveugle qui rend le film totalement manichéen, les mots "méchant", "mal" sont à de nombreuses reprises évoqués sans le moindre complexe, je me sentais presque gêné, il ne tente pas la moindre nuance et on y croit même pas quand d'un côté on a le gentil sniper américain qui hésite avant de tirer sur un enfant portant une grenade et de l'autre le méchant musulman qui tue un enfant à la perceuse. La fin est très symbolique de ce manichéisme : on ne montre pas la mort de Kyle, hors de question de montrer la chute du héros, emboitons tout de suite sur les images (vraies) du cortège funéraire de Kyle, encensé par des milliers d'Américains

J'ai néanmoins bien aimé la manière dont Eastwood a amené le syndrome de stress post-traumatique chez Kyle, son envie de revenir au combat non pas par sadisme mais par volonté de protéger ses camarades également

Mais un petit peu d'audace c'était trop demander ? Parler de la fiole de Powell et des désillusions que cela a engendré pour les soldats, aborder la manière dont le retour au pays est très difficile pour des soldats ne se sentant pas reconnus à leur juste valeur par exemple, ça aurait ajouté un peu de piment à un film conventionnel et sans saveur

Le film dans sa première partie est intéressant et rythmé puis il s'éternise et se répète au fur et à mesure, il aurait facilement pu être amputé d'une heure, restant cantonné au simple fait de nous montrer le héros effectuer des allers-retours entre sa maison et le champ de bataille. Bradley Cooper tire le film vers le haut avec sa performance, j'ai été agréablement surpris de le voir endosser aussi facilement ce rôle

Mais au final on a juste un film de guerre basique dans la forme et conventionnel dans le fond, aussitôt visionné, aussitôt oublié
Allez, next