Dans Inglorious Bastards, toute la haute société nazie se retrouve pour s'enfiler du popcorn devant le dernier bijou de la propagande nazie. 2h ininterrompues de l'héroïque histoire d'un sniper, unique rescapé de son unité, qui enchaîne les headshots sur les russes barbares. American Sniper, c'est la version longue de ce film.
Je ne vais pas m'étendre beaucoup sur American Sniper. La bande-annonce m'avait laissé un espoir : on y voit un Bradley Cooper hésitant quelques instants à abattre un enfant courant vers les soldats américains en brandissant une grenade. La suite ? Il s'enfile aussi la mère. 1m30 de regrets, et on passe à la suite. Et on enchaîne pendant 2h pendant lesquelles Kyle aura le temps de brandir son amas de symboles phalliques sur des dizaines d'irakiens assoiffés de sang, avec une némésis nommée Mustafa, qui monte son sniper au ralenti tellement il est diabolique. Toute la gallerie y passe, du mec qui les invite à leur table alors que c'est un traître, au gamin qui ramasse le lance-roquettes sur le corps d'un insurgé pour continuer le boulot.
Et, enfin, sur les 12 dernières minutes, Kyle semble regretter. Regretter ... De n'avoir pas tué plus de méchants pour sauver plus de gentils.
Même au-delà de la propagande républicaine dégoulinante que représente American Sniper, c'est d'ailleurs loin d'être bon. Personnages creux, scènes de famille vues et revues, scènes de combat qui peinent à avoir de l'intérêt, jeu d'acteur parfois totalement à côté de la plaque, il n'y a vraiment rien à tirer du dernier Clint Eastwood, ce qui me désole vraiment.