Néféli et Vincent sont d'inséparables amis qui décident de se mettre en colocation,en tout bien tout honneur car leur relation ne recèle aucune ambiguïté.Enfin en principe car lorsque le garçon tombe amoureux de la jolie Julie la situation se tend.Premier film réalisé par Victor Saint-Macary,qui en est également un des coscénaristes,cette oeuvre vient s'ajouter à la longue litanie des romcoms françaises complètement nulles.Aucun rythme,des personnages usés jusqu'à la corde de trentenaires bobos parisiens adulescents aussi creux qu'il est possible de l'être,avec leurs atermoiements stupides,leurs histoires d'amour soporifiques,leurs références régressives,leurs vannes générationnelles et leur environnement habituel avec open space,vélo,coloc,supérette et boîtes de nuit.Le film ne raconte rien,et en plus il le raconte mal.On ne comprend jamais le comportement des protagonistes principaux qui proclament être uniquement amis alors que c'est beaucoup moins clair concernant Néféli.Pourtant elle branche son pote sur Julie,avant de piquer sa crise quand elle s'aperçoit que ça matche entre eux.Quant au garçon,il n'est pas plus logique et s'ingénie sans qu'on sache pourquoi à cacher la vérité aux deux nanas.S'il est si clair avec Néféli,pour quelle raison lui dissimule-t-il les avancées de sa romance avec Julie,à laquelle il cache carrément l'existence de sa coloc,tout ça au prix d'acrobaties et de mensonges débiles.Ca ne tient pas en l'air et on s'ennuie ferme à mater ce produit déjà périmé avant sa sortie.Saint-Macary tente de meubler le vide à l'aide de séquences supposées drôles et insolites qui tombent métronomiquement à plat et n'arrachent pas un sourire.On espionne les galipettes du voisin,on se fout sur la gueule en détruisant l'appartement,on casse des verres pour se défouler,on se défonce aux pilules qui font rire,on se balade sur des poneys ou on escalade une façade,tout ça en pure perte car toutes les scènes sont ratées et le scénario affiche un électroencéphalogramme totalement plat malgré qu'ils s'y soient mis à quatre pour l'écrire.Aucune piste narrative n'est suivie et on passe de manière elliptique d'une scène à une autre sans que ça ne débouche sur quoi que ce soit d'intéressant,qu'il s'agisse des rapports de Vincent avec ses parents,avec ses copines ou avec son collègue Fred qui est le seul à apporter un humour qui fonctionne un minimum.Perdus dans cette fiction mollassonne,les comédiens se démènent courageusement,et le trio de tête parvient à animer quelque peu les pantins qu'il interprète.William Lebghil prouve qu'il est nettement mieux que le sous-fifre de Kev Adams et la bombesque Margot Bancilhon,pas toujours juste,explose l'écran à chaque apparition grâce à une présence et une cinégénie prodigieuses.Jonathan Cohen,cantonné au second rôle du copain beauf,est encore une fois phénoménal.Il est à noter que Lebghil a débuté dans une websérie intitulée "Mes colocs" et que Margot a tourné en 2016 "Five",dans lequel elle se mettait en colocation avec des amis.Et Cohen rencontre ici une fille sur Tinder,comme il le fait dans "Premières vacances".Sinon il y a Camille Razat,très belle mais très lisse,Hubert Saint-Macary,le père du réalisateur, qui joue ici le père du héros,et Manu Payet qui fait une apparition marquante mais si brève qu'il était inutile de le déranger pour ça.