Rolalah… Alors moi, si au départ je voulais aller voir ce film, c’était parce que j’étais tombé sur le teaser où on voyait Jonathan Cohen et William Lebghil en train de discuter en soirée au sujet d’un profil Tinder. Il y avait un drôle de ton, à la fois cru, bébête et décalé. C’était court mais ça m’a fait marrer. Je me suis dit que si tout le film était dans cet état d’esprit ça pouvait éventuellement valoir le détour… Bon bah, le détour je l’ai fait et… bah… c’est triste en fait. Très triste même. Aussi bien en termes d’écriture que de mise en scène c’est d’une platitude assez navrante. L’intrigue se déroule linéairement. On pose les éléments les uns à la suite des autres. Chaque scène est là pour poser un élément et un seul. C’est très illustratif. Et tout ça au service d’un truc quand même incroyablement convenu hein ! Alors du coup, on pourrait se demander où ce film espérait poser sa plus-value. Bah en fait, ça n’a l’air de tenir qu’à de l’habillage. Ici on commence par une scène d’exposition où on va broder en parlant un peu de cul parce que c’est drôle. Là, on met un générique en dessin-animé parce que c’est drôle. Puis ensuite on va poser l’arlequin de service ici en la personne de Jonathan Cohen parce que c’est drôle. Et puis je vais te reparler de cul, de cul, et de re-cul parce que c’est super drôle. En gros, j’ai l’impression que le film a espéré se faire cool en se contentant de clairsemer un peu partout des gestes, des postures et de la gouaille, ne se sentant pas l’obligation de raconter rien de plus ni de moins que ce qu’on retrouve dans n’importe quel autre stéréotype de « bromance »… Le pire, c’est que ça ne parvient même pas à être sympathique. En gros j’ai vraiment l’impression qu’on a ici affaire à un film écrit par des mecs persuadés qu’ils sont cools parce qu’ils se la jouent, alors du coup tout le film est écrit de telle manière à mettre en avant des mecs qui passent leur temps à se la jouer. D’ailleurs ce film est clairement un film de mecs, pour ne pas dire un film de beaufs. Tous les personnages masculins se sentent irrésistibles et l’histoire leur montre bien qu’ils le sont ; tandis que les personnages féminins ne sont que des fantasmes masculins sur pattes, qui aiment tout ce qu’un beauf comme Victor Saint Macary attend qu’une meuf aime… Alors après, le gentil Victor n’est peut-être pas ce qu’il écrit ou ce qu’il filme – et ça je peux l’entendre – mais il n’empêche que son film traduit vraiment quelque-chose d’assez affligeant (et moi je trouve d’assez irritant) en terme de comédie et de cinéma. D’ailleurs, je me demande encore pourquoi je ne lui ai pas donné pas la note minimale à cet « Ami-ami ». C’est sûrement lié au fait que d’habitude, les films auxquels je mets « zéro » sont des films qui m’ont énervé ; que j’ai vécu comme une agression. Or, cet « Ami-ami », je ne l’ai pas vécu comme une agression. Je me suis juste endormi face à un film qui m’a laissé l’encéphalogramme plat. Rien n’a marché. C’était juste pour moi un produit usiné sans âme et sans talent. Là que j’écris ces lignes, cela fait seulement une heure que j’ai vu ce film et je le sens déjà s’effacer de ma mémoire. Je pense que déjà demain il n’en restera plus grand-chose et que d’ici quelques mois, je ne me souviendrai même plus l’avoir vu. Et bah tant mieux car au fond, si je devais qualifier ce film, c’est justement ainsi que je décrirais. Il est… oubliable.