Si je ne m'étonne absolument pas qu' « Amour » ait obtenu la 65ème Palme d'Or à Cannes, j'avoue que la surprise a été plutôt bonne. Michael Haneke ne sera jamais mon réalisateur préféré, mais l'ennui que j'avais ressenti lors de « Caché » et « Le Ruban blanc », fût ici moins présent, à défaut de ressentir la passion et le bouleversement évoqué par tant de critiques. J'en aurais presque honte d'être resté quasi-hermétique au destin de ce vieux couple charmant, la faute peut-être à un réalisateur ne nous épargnant en plans s'étirant inutilement en longueurs.
Malgré tout, que ce soit par l'interprétation intense de Jean-Louis Trintignant, le regard curieusement tendre d'Haneke, quelques scènes fortes ou encore l'originalité de la démarche, je me suis senti un minimum concerné par ce que j'avais devant les yeux, et même si j'aurais incontestablement aimé y être plus sensible, « Amour » est une œuvre de qualité, filmée avec minutie et talent : probablement l'un des meilleurs films de son auteur.