Amours chiennes par FPBdL
Au Mexique, un homme à l'allure misérable est le témoin d'un accident de voiture.
Sur les lieux, il extirpe Octavio de sa voiture tandis que son ami est mort, puis désincarcère la troisième victime, Valéria, un model dont la jambe est plus qu'amochée.
Les secours arrivent, si les bléssés sont pris en charge rapidement, le chien d'Octavio est posé, presque inanimé, sur le trottoir.
Ce chien, Octavio le faisait jusqu'alors combattre pour gagner de l'argent. Cet argent il comptait bien l'investir à conquérir la femme de son frère ainé, pour s'enfuir avec elle loin de la misère qui les harcèle. Tandis que son frère est un petit braqueur de coins de rues qui vivote avec deux sous, Octavio grâce à son chien parvient à s'imposer.
Parallèlement, Valéria se fait brocher la jambe. Un désastre pour elle qui apparaît sur les affichages urbains pour sa manifique plastique. En fauteuil roulant, elle déprime, et voit alors en son chien son seul échapatoire, son ami qui la soutient affectueusement.
Cofi, le Rottweiller d'Octavio, abandonné en pleine rue est récupéré par le clochard qui le soigne et le nourrit. C'est homme complexe et énigmatique va trouver en ce chien, la force qui lui faisait défaut pour reprendre sa vie en main et enterrer définitivement son passé déchirant.
Selon l'expression consacrée, le chien est le meilleur ami de l'homme.
Inarritu semble employer l'animal pour comparer et transposer la violence humaine aux combats cruels de chiens, clin d'oeil à l'expression "se battre comme ... ". Bien que différents, les trois points de vue abordés dépeignent les brutalités tantôt familiales, conjuguales, puis personnelles auxquelles tout un chacun est un jour confronté, et ce quelque soit sa situation sociale.
Une comparaison dénonciatrice qui dénude l'homme pour lui rappeler que son compagnon le plus proche est parfois plus humain que lui-même.
Un paradoxe frappant qui interroge sur la complexité des hommes à s'entendre, et la complicité instinctive qui existe entre le maître et son animal.
Une morale pénible et pessimiste où lorsqu'il n'y a plus de personne pour se comprendre, l'animal reste l'ami fidèle auprès duquel l'espoir est permis.
- Bande-son : Control Machete
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