Amours Chiennes conte 3 histoires, des destinées différentes qui se croiseront par la venue d’un événement qui aura de lourdes conséquences sur la vie des protagonistes.
Le Chien meilleur ami de l’Homme et fil rouge de l’histoire est omniprésent, il est révélateur de la face obscure du genre humain : à savoir que l’Homme est un être angoissé et qu’il peut devenir un Loup cruel pour son prochain.
Amours Chiennes possèdent de nombreuses qualités : belle photographie, bonne direction, interprétations justes. C’était le 1er long métrage d’Alejandro González Iñárritu et on sentait déjà qu’il avait un réel talent.
En plus, moi qui suis fan de Tarantino, j’ai cru y percevoir sa patte : la scène du début me fait penser à Reservoir Dogs lorsque M.Orange se vide de son sang à l’arrière d’une voiture en fuite, l’utilisation d’un très cool opus (« Long Cool Woman in a Black Dress» des Holies : Vidéo) dans un instant « peu cordial » est un procédé très Tarantinesque, enfin cette scène de face à face tragi-comique entre ennemis mortels est tout à fait dans le style de Quentin.
Bref, c’est un bon film dont je ne peux nier la valeur mais il y a un os. Prise individuellement chacune de 3 histoires est plutôt bien foutue (même si j’ai un peu moins accroché au second volet, bien interprété mais moins rythmé et nerveux). Mais je trouve l’ensemble trop long et tellement ambitieux.
C’était le 1er long métrage de Iñárritu, j’aurais pu donc dire qu’il s’agissait d’un petit pêché de jeunesse mais que ce soit pour 21 grammes, Babel ou Birdman, c’est toujours la même chose : un travail brillant mais à trop vouloir montrer l’étendue de son savoir-faire et créer des scènes cultes, la gamelle est trop pleine. Selon moi le film aurait pu gagner en efficacité en étant plus court ou en se concentrant sur une ou 2 histoires.
Décidément, dans sa « cerbérique » soif de reconnaissance, Iñárritu n’arrive pas à faire dans la simplicité et la concision. Mais maintenant qu’il a atteint le Graal du réalisateur (Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur film pour Birdman en 2015), j’espère bien, qu’enfin apaisé, il gommera ses défauts et que je puisse enfin moi-aussi être pleinement séduit par l’une de ces œuvres.