Sans Soleil
Dans ce qui restera l'unique long-métrage de Hu Bo, qui mit fin à ses jours peu de temps après l'avoir achevé, le fond et la forme s'associent pour accoucher d'une œuvre d'une grande force lyrique...
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le 8 janv. 2019
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Pendant la projection d'An Elephant sitting still, il est impossible d'oublier que son réalisateur, Hu Bo, s'est donné la mort à 29 ans, une fois son film terminé, avant même sa présentation au public et notamment sa première à la Berlinale 2018. Il y a dans ce film dostoïevskien tellement peu d'espoir en l'humanité, à travers la grisaille de ces vies misérables exposées à l'écran ! Ce pessimisme est conforté, si l'on peut dire, par une vision terrible d'une Chine post-industrielle où les relations entre les êtres ne semblent plus pouvoir exister autrement que par la violence. Techniquement parlant, An Elephant sitting still est bluffant de maîtrise, d'autant qu'il s'agit d'un premier long-métrage, Hu Bo ayant adapté son propre roman. Longs travellings et sens inné du cadre, dans des endroits confinés ou des décors de terrains vagues, la noirceur de l'atmosphère est rendue avec une constante vision qui participe à un climat général quasi post-apocalyptique. Le cinéaste privilégie les scènes à deux personnages avec des conversations où de lourds silences marquent l'absence de réelle communication. Ou sinon, ce sont des cris; des injures et de la violence. Grand film, alors ? Peut-être sur la forme mais il a l'inconvénient majeur de durer 3 heures 50, ce qui est beaucoup trop, d'autant que les relations entre les 4 personnages principaux et leur environnement sont parfois opaques. Le récit tourne en rond fatalement, emprisonné, lui aussi, dans cette gangue d'obscurité infinie que rien ne vient contrebalancer si ce n'est ce fantasme irréel qui donne son titre au film. Noir c'est noir et il n'y a plus d'espoir.
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Créée
le 6 janv. 2019
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