Je suis né au début des années 90'. Mon enfance a été marquée par la victoire de l'Equipe de France en 98, puis en 2000. Je n'ai commencé à être en mesure d'apprecier techniquement le niveau des joueurs qu'à partir du début des années 2000. Je n'ai donc pas vécu l'euphorie autour du phénomène Anelka survenu à la fin des années 90', entre son départ fracassant du PSG, ses débuts réussis à Arsenal, puis son transfert record au Real Madrid.
Le fait est que je ne connais pas du tout Nicolas Anelka, aussi bien sur le plan personnel (ce qui est tout aussi bien) que que sur le plan professionnel. C'est sûrement le gros problème de ce documentaire. Pour être "incompris" lorsqu'on est footballeur professionnel, il faut d'abord être un grand joueur. Objectivement, Anelka ne l'a jamais été. Il est resté un potentiel incroyable qui a participé à certains succès (Euro 2000 avec la France, doublé coupe/championnat avec Arsenal, ligue des champions avec le Real Madrid) sans jamais être l'artisan majeur de ces grandes victoires.
Nous avons donc affaire à un homme bourré de contradictions. Il dit venir de la rue mais a grandi dans un pavillon avec des parents fonctionnaires. Il se positionne en victime sans jamais remettre en cause ses choix ou ceux de son entourage.
L'épisode de la quenelle est probablement l'événement qui résume le mieux à lui seul la carrière d'Anelka. Alors qu'il revient enfin à un niveau correct dans un club moyen, le gamin (visiblement pas aussi bien éduqué qu'il le prétend au début du documentaire) va encore avoir l'occasion de plomber sa carrière. L'excuse selon laquelle il ne connaissait pas la signification du geste et son caractère antisémite est totalement inaudible. Lorsqu'on est un mercenaire comme lui, on prône un monde de responsabilité (c'est son discours lorsqu'il commence au PSG et claque la porte car il considère ne pas jouer suffisamment). La bêtise ou l'ignorance ne sont pas des excuses. Anelka est un socialiste qui s'ignore conduisant une Ferrari à Dubaï.
On passera outre le fait que le documentaire est très mal fait. A part un ou deux intervenants, tous sont en façade en soutien d'Anelka. Le retour raté au PSG n'est même pas évoqué, et les passages en Turquie, Inde et Chine ne sont jamais vraiment discutés.
Le seul point intéressant du documentaire est de démontrer que l'Equipe est effectivement un journal du niveau du caniveau mais il ne faut pas se tromper : le premier et seul responsable du fait que je n'ai aucun souvenir de jeu d'Anelka, c'est Nicolas Anelka lui-même.