En Angleterre, au début du siècle, Angel Deverell, adolescente effrontée et sûre d'elle, rêve de devenir écrivaine. Ambition assumée puisque son premier roman est publié. D'autres, de la même eau (c'est-à-dire eau de rose),suivront.

Dès le générique, François Ozon annonce la couleur -rose- d'un film érigé en mélodrame à l'ancienne, en exercice de style arborant, à dessein, un romanesque pompier inspiré d'une certaine littérature féminine, telle qu'on peut imaginer l'oeuvre de son héroine Angel. Aussi, c'est une succession de poncifs dramatiques et romanesques qui forme le scénario du film et détermine l'existence, notamment amoureuse, d'Angel.

Le problème, c'est que, même pris au second degré, le pastiche d'Ozon, d'autant qu'il est dépourvu de dérision et d'ironie, subit comme n'importe quel mélodrame du genre les lourdeurs de l'écriture et d'un scénario couru d'avance. il n'est pas jusqu'à la musique emphatique, la minutie et l'ostentation baroque des décors et costumes qui ne finissent par nous peser.


Surtout, en dehors de quelques séquences trop rares où Angel, par son arrogance et son égoisme, sa vanité, offre le visage d'un personnage de premier plan, le film donne à voir des seconds rôles communs et fades, la palme revenant à

l'amant puis mari d'Angel,

indéfectiblement aimé, joué par le transparent Michael Fassbender.

Ozon ressuscite un genre, joue avec les codes épais du roman de gare que, faute de causticité et d'impertinence, on prend au pied de la lettre. C'est par moments -sentiment peut-être accentué par la VF (Romolo Garai est doublée par Ludivine Sagnier)- assez insupportable.

Créée

le 14 oct. 2024

Critique lue 2 fois

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Angel

Angel
Caine78
7

Critique de Angel par Caine78

François Ozon sauce anglaise, ça donne quoi ? Eh bien ça donne « Angel », spectacle mélodramatique à l'ancienne, parfois kitsch au possible et souvent séduisant, malgré quelques gros problèmes...

le 12 avr. 2018

5 j'aime

Angel
-Ether
2

Si le parfum Ange ou Démon était un film

Pour la première fois depuis que je suis sur Sens Critique, je vais enfin pouvoir parler de parfums. Il y a une grande tendance dans la parfumerie de masse actuelle, une tendance qui grosso modo se...

le 3 avr. 2015

5 j'aime

7

Angel
Trilaw
5

Vous ne vivez pas dans une somptueuse demeure mais au-dessus d’une épicerie tenue par votre mère 

François Ozon nous avait habitué à plus grinçant et spirituel (8 femmes et Sous le sable pour ne citer qu’eux), il s’essaye à la place au mélodrame sirupeux. Il parvient à nous faire sciemment - je...

le 11 janv. 2023

3 j'aime

Du même critique

Calmos
inspecteurmorvandieu
2

Critique de Calmos par inspecteurmorvandieu

Le film de Blier résonne comme une réaction au féminisme des années 70. Excessif et provocant, Blier renverse les rôles et ce sont les hommes qui réclament leurs droits, qui se refusent d'être la...

le 21 oct. 2024

2 j'aime

Marie-Chantal contre le docteur Kha
inspecteurmorvandieu
3

Critique de Marie-Chantal contre le docteur Kha par inspecteurmorvandieu

Claude Chabrol tourne une parodie d'espionnage avec la désinvolture qu'il met habituellement à la réalisation de ses films de commande. De fait, les aventures de Marie-Chantal, quoiqu'on y trouve...

le 20 oct. 2024

2 j'aime

Le Château de verre
inspecteurmorvandieu
4

Critique de Le Château de verre par inspecteurmorvandieu

Incontestablement, René Clément a su donner de la rigueur à ce drame sentimental classique, à cet adultère d'un jour entre une bourgeoise lassée et un séducteur cynique. Il est vrai également que le...

le 20 oct. 2024

2 j'aime