Angèle, fille unique d'un couple de paysans, suit à Marseille un bellâtre qui l'a séduite. Un valet de ferme la ramènera chez elle, avec un enfant sous le bras. Premier grand film de Pagnol, Angèle est adapté de Giono qui criera à la trahison. Ce mélodrame provençal possède un argument assez mince que le réalisateur transforme par sa science des dialogues et du découpage narratif et surtout son humanisme où le pardon et la résilience sont primordiaux (notons tout de même la quantité de femmes "pécheresses" dans son oeuvre). L'antagonisme campagne/ville y est bien entendu comme souvent chez lui très présent. Le film pâtit malgré tout d'une inégalité de l'interprétation. Fernandel, dirigé pour la première fois par Pagnol, est remarquable de même que Edouard Delmont. En revanche, Jean Servais, presque débutant, est encore un peu tendre tandis que Oriane Demazis, bien trop âgée pour le rôle (40 ans) montre une fois de plus ses limites de comédienne.