Les mystères de l'Orient.Une nouvelle fois enlevée à la fin de l'épisode précédent,"Indomptable Angélique",la charmante marquise des Anges est cette fois vendue au roi de Mikenez afin de renouveler son harem.Mais son mari Joffrey de Peyrac,alias le Rescator,ne lâche pas l'affaire,car c'en est une bonne,et se lance sur les pistes des déserts d'Arabie à la poursuite de sa dulcinée.Angélique,clap de fin.Il était temps car ce cinquième et dernier épisode de la saga tirée des romans d'Anne et Serge Golon sent sérieusement la fatigue et l'épuisement de l'inspiration.La même bande est aux manettes avec Bernard Borderie derrière la caméra,qui signe l'adaptation avec son coproducteur Francis Cosne et son dialoguiste Pascal Jardin,alors que Michel Magne est toujours aux partitions et livre une musique orientalisée.Plus encore que dans l'opus 4,le rythme faiblit et on s'ennuie un peu entre deux combats ou deux éclats de la captive.Plus que jamais rebelle,Angélique s'impose de plus en plus comme une figure féministe et justicière.Révoltée par la violence sadique des hommes,elle s'interpose sans arrêt,la plupart du temps avec efficacité car bizarrement ses tourmenteurs l'écoutent.Cette fois elle n'est même pas trop punie pour ses insolences,généralement sous le prétexte qu'on ne veut pas abîmer la marchandise.Au passage on note que la pratique de l'esclavage par les arabes est exposée sans fard,un marchand d'humains dénigrant même le Rescator qui fait du tort au commerce en libérant les esclaves.On aura toutefois droit à une réjouissante scène de flagellation mais on a vu plus hard dans la franchise.Du coup,tout ça mollit sérieusement et les auteurs tentent de compenser en nous faisant faire du tourisme dans les majestueux paysages de désert ou de montagnes entre Alger la Blanche et Mikenez,qui serait l'actuelle ville marocaine de Meknès,le tout ayant été shooté en Tunisie.L'intrigue manque de nerf,Angélique échappe sans trop de difficulté à toutes les avanies grâce à des aides providentielles,tout comme Joffrey qui a plein de relations parmi des musulmans très folkloriques et bien faciles à berner,notamment le roi Moulay El Raschid qui se laisse constamment manipuler par tout un chacun en dépit de son autoritarisme affiché.Michèle Mercier et Robert Hossein assurent tranquillement dans des rôles désormais bien rodés et sont entourés de Jean-Claude Pascal,acteur-chanteur très connu à l'époque,qui excelle en homme-lige du sultan stratège et cultivé,de l'allemand Helmuth Schneider,piètre comédien mais super costaud et fort bel homme,chef des esclaves chrétiens de Mikenez,du bien mauvais tunisien Aly Ben Ayed,qui cabotine à donf en Commandeur des croyants surexcité et immature,de Roger Pigaut qui est à nouveau l'horrible d'Escrainville et subit le châtiment qu'il mérite ou de Jacques Santi,le Tanguy de la série "Les chevaliers du ciel",très bon en aristocrate français prisonnier.Dans un petit rôle apparait Henri Cogan,figure du cinéma hexagonal.Juif parisien,il échappera durant la WW2 à la déportation et au STO avant de s'engager et de participer à la guerre.De retour à la vie civile il reprendra sa carrière de lutteur puis deviendra catcheur,milieu dans lequel il se liera d'amitié avec un certain Lino Ventura,tous deux s'essayant finalement au cinéma,où Cogan devint cascadeur puis directeur de cascades et tiendra comme ici plein de petits emplois d'acteur.