Le chef des stups à Anvers, qui se targue d'avoir "nettoyé" la ville, va quitter la police pour la politique. Mais une dernière mission l'attend ... Angle mort, c'est deux films en un : un thriller et un brûlot politique. Et le deuxième aspect est bien plus convaincant dans sa démonstration sur la façon dont le populisme de certains partis surfe sur l'insécurité, avec la xénophobie rampante et le racisme pour corollaires. A cet égard, la toute dernière scène est glaçante. Mais d'un autre côté, Angle mort s'appuie sur une intrigue biscornue avec plusieurs situations improbables et une insistance maladroite sur le thème (double) de la filiation. Malgré l'indéniable charisme de son acteur principal, Peter Van Den Begin, le film est trop concentré sur ce flic aux méthodes radicales et pas assez sur son adjoint, d'origine maghrébine, qui offrait, scénaristiquement parlant, de très grandes potentialités, de par l'ambigüité de son statut. Du coup, la première fin du film, démesurément mélodramatique, accentue les regrets devant une histoire qui aurait été bien plus forte, avec un autre angle, justement. Moyennant quoi, bien qu'on ne saurait dénier au réalisateur, Nabil Ben Yadir, une efficacité certaine dans sa mise en scène, il y a bout du compte un sentiment de frustration.