Un polar flamand viril et ambitieux, mais je n'ai pas vraiment adhéré.
Il faut dire que "Dode Hoek" est tout sauf aimable : sombre, violent, pessimiste...
On est pas là pour se divertir, encore moins pour se marrer. La difficulté, c'est que tous les personnages apparaissent antipathiques, à commencer par le héros, un superflic qui vient de quitter la police pour entrer en politique, au sein d'un parti d'extrême-droite.
Ce riche arrière-plan socio-politique (le regard porté sur la communauté marocaine, l'opposition flamands-wallons,...) constitue le principal atout du film, même si le réalisateur Nabil Ben Yadir aurait pu en faire un usage plus pertinent, moins anecdotique.
Ainsi, le personnage de l'adjoint d'origine marocaine, qui "trahit" sa communauté, aurait pu bénéficier d'un traitement plus fin et plus approfondi.
Ben Yadir préfère se concentrer sur la trajectoire chaotique du héros (le massif Peter Van den Begin), mais le scénario apparaît affaibli par les situations invraisemblables et autres facilités narratives.
On sent que le réalisateur a soigné sa mise en scène, réfléchie et référencée, avec par exemple une utilisation fréquente du hors-champ.
Mais le rythme manque de fluidité, évoluant par à-coups, de sorte que j'ai ressenti des longueurs, dans un film qui n'excède guère 1H30.
Dommage, j'aurais voulu aimer davantage ce polar violent et ambitieux, qui ose aborder de front des sujets généralement tabous, à l'image de son ultime scène glaçante.