La trilogie Annabelle se suffit peut-être à elle-même, et il est difficile d’imaginer ce que de nouvelles suites pourraient apporter. Ces films s’attachent à explorer les origines de la poupée maudite et sa place au sein de la collection des Warrens. Cependant, trouver de nouvelles perspectives pour raconter une histoire avec Annabelle devient délicat.
Il est essentiel de rappeler qu’il s’agit avant tout d’un film d’horreur, dont le but est de susciter angoisse et frissons. En le visionnant seule, dans l’obscurité, j’ai ressenti cette tension recherchée. La mise en scène est soignée pour accentuer cet effet : les plans longs, les panoramiques qui révèlent lentement la scène, et l’utilisation habile du son et des jumpscares.
Néanmoins, certains de ces éléments semblent superflus, alourdissant le rythme et rendant le film parfois monotone pour un thriller horrifique. Par exemple, le troisième opus, où Annabelle réveille les démons de la maison des Warrens, présente un concept prometteur. Pourtant, l’histoire de chaque entité est à peine effleurée, et il aurait été plus percutant de se concentrer sur un ou deux personnages au lieu de diluer l’intrigue. De plus, Annabelle elle-même, censée être le cœur du récit, est reléguée au second plan.
La fin, quant à elle, paraît expédiée : la malédiction prend fin en enfermant simplement la poupée derrière une vitre fermée à clé ? Cela laisse une impression d’inachevé. De plus, l’apparition des Warrens promettait un face-à-face intense avec Annabelle ; pourtant, ils se contentent d’une brève scène où ils mangent du gâteau — une déception.
Du côté des effets spéciaux, le brouillard ajoute une belle touche d’angoisse, limitant la visibilité du spectateur dans les scènes extérieures nocturnes. Cependant, la présence inexpliquée de brouillard à l’intérieur de la maison manque de cohérence et rompt l’immersion. De même, la gestion de la lumière laisse parfois à désirer, avec des variations abruptes et peu logiques d’une scène à l’autre. Ces incohérences entachent quelque peu l’expérience.
Malgré tout, certains aspects techniques restent impressionnants. Les gros plans capturent parfaitement l’angoisse, tandis que le travail sur la profondeur de champ est bien maîtrisé : une faible profondeur masque les éléments effrayants, puis un changement soudain dévoile la menace. Ces choix visuels amplifient efficacement la tension.
En conclusion, ce film divertit mais sans grande subtilité dans sa technique audiovisuelle. Les spectateurs en quête de frissons intenses risquent de le trouver décevant si l’horreur manque de mordant. Cela dit, je vous encourage à vous faire votre propre opinion — malgré ses défauts, le film reste plaisant à regarder.