Esprit de corps
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Je n'étais pas spécialement parti pour le voir. L'occasion s'est présentée. Et du coup, je comprends mieux pourquoi je n'avais pas plus envie que ça. Le sujet n'est évidemment pas inintéressant. Cela permet d'en savoir plus sur ces « associations » totalement illégales, composées de personnes courageuses, bienveillantes, parfois prêtes à presque tout sacrifier pour leurs idéaux. L'occasion, également, d'observer les débats internes, inévitables, entre « radicaux » et tenants d'une ligne plus modérée, permettant de voir toutes les interrogations que soulèvent un sujet aussi sérieux que l'avortement.
Maintenant, une fois écrit cela... Qu'apprend-on de plus que ce que je viens d'écrire ? Pas grand-chose. C'est plat, sans passion. Faute de moyens, probablement, la reconstitution est plus que minimaliste, si ce n'est à travers quelques affiches plutôt pas mal. Surtout, le film souffre violemment de la comparaison avec « L'Événement », sorti l'année dernière et autrement plus puissant, captivant, provoquant des émotions totalement absentes d' « Annie Colère » (curieux titre, au passage).
De plus, le scénario parle vraiment de ce qui l'arrange. Contraception évoquée mais sans plus, aucune critique des femmes venant se faire avorter plusieurs fois, rien ne disant explicitement que l'IVG doit vraiment être le dernier recours, etc. Du militantisme facile, donc, ne cherchant jamais à élever le débat. Alors oui, vu ce qui se passe aux États-Unis, ce genre de sorties peut être salutaire, on n'est jamais sûr de ce qui peut arriver dans le futur, blablabla : OK. Reste que cinématographiquement, ça n'a pas grande valeur.
Je n'ai jamais vu un seul instant l'apport de la salle obscure par rapport à la télévision, chose pourtant très rare chez moi. C'est quand même un peu mieux sur la deuxième partie, plus dynamique et assez juste concernant l'émancipation de son héroïne (Laure Calamy, bien mais en mode très mineur au vu de ses dernières prestations), entourée de quelques jolis seconds rôles (Zita Hanrot et Rosemary Standley, notamment). « Annie Colère » voulait manifestement marquer les esprits, mais me concernant, c'est dans l'oubli qu'il tombera rapidement.
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Créée
le 23 déc. 2022
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