Film de la consécration (4 Oscars), Annie Hall est ce qui a véritablement défini Woody Allen en exposant ses névroses à l'écran. A la fois paranoïaque, névrosé, hypocondriaque, maniaque, il se révèle néanmoins touchant car au fond, quoiqu'un peu égoïste, car c'est une histoire d'un homme qui voudrait que tout soit à son image. Le film est très largement inspiré de la liaison entre Woody Allen et Diane Keaton (d'ailleurs, le titre du film est à la fois le surnom et le véritable nom de l'actrice), et des moments difficiles qu'ils ont vécu. Cela dit, même si ils étaient séparés à l'époque du film, ça n'a pas empêché une grande complicité entre les deux acteurs, Keaton tournera encore plusieurs films pour Woody Allen.
Justement, parlons de Diane keaton, laquelle est magnifique, car son manque de confiance lui apporte un charme indéniable, et une profonde fragilité quand on la voit chanter. Il est dommage qu'elle soit autant sous-estimée, car quand on voit sa carrière, il y a de quoi en rendre jalouse plus d'une. La connivence avec Woody Allen est plus qu'évidente, rejouant sans doute des moments forts de leur amour, mais on se rend qu'il est souvent tarabiscoté, à l'image de la scène des langoustes, où on voit la peur bleue de Woody à toucher l'une d'entre elles.
Le film est souvent hilarant, la célèbre scène de la file d'attente, où dans le monde de Woody Allen, un quidam peut vous répondre sans qu'il ne sache la question ! C'est également un hommage à la ville de New-York, avant Manhattan, où l'on se ballade dans les rues de cette grande ville, souvent en charmante compagnie d'ailleurs. Notons que l'on voit (très) rapidement la toute première apparition de Sigourney Weaver, et il y a aussi Christopher Walken ainsi que Shelley Duvall.
Grand cri d'amour de Woody Allen pour son ex-femme, Annie Hall est ce qu'on peut appeler un film magnifique, une pierre angulaire dans le cinéma américain, un sommet de drôlerie, et une histoire au fond très touchante.