Voilà ce dont manquent les derniers Woody Allen.
De Woody Allen.
Petit mais fortiche, il occupe l'écran entier, en rajoute des tonnes et fait tout pour qu'on le voit.
Ca ne loupe pas ; il est génial dans ce film qui fit sa renommée autant comique que cinématographique.
Car malgré son humour débridé, ses vannes socio-politico-philosophiques débitées à tout va, le film ne délaisse jamais sa partie esthétique et technique en donnant à voir quelques chose de tout simplement révolutionnaire ; Allen film comme jamais, use de tout ce qui est en son pouvoir de cinéaste pour briser l'illusion, déchirer l'écran.
Allen rebat les cartes et forge son film comme il l'entend, le déconstruit totalement - quitte à nous perdre à quelques moments -, interpellant le spectateur du début à la fin, brisant la limite entre la fiction pure et l'immersion (on retiendra ses séquences exquises où son personnage, tel un journaliste, interroge les passants à propos de leur vie sexuelle et amoureuse).
Dans ce film construit comme un sketch, Woody Allen se dévoile dans un personnage que l'on ne suspecterait que trop d'être un alter ego, au rythme endiablé et où s'y confrontent, avec malice, tous les ingrédients du "cosmos Allenien" : le jazz, l'amour, le sexe, la littérature, l'humour.
Et, bien sûr, le cinéma.