Le film débute avec le plus beau plan de cinéma de la décennie, rien que ça. S'en suit une ivresse filmique façon Korine faisant éclore sa poésie au sein de la vulgarité. Néons, chansons explicites, flot d'images, danses érotiques, baisers romantiques, levrettes, couchers de soleil. Mikey Madison y est divine, son corps, sa gestuelle, son regard, elle pourrait faire bander tout un cimetière.
Cette immersion ultra plaisante dans la vie jouissive d'un gosse de riche et d'une bombe sexuelle ne dure pas, le ton change radicalement et verse dans la comédie noire façon frères Coen. C'est à ce moment que le film devient frustrant, ces nouvelles péripéties durent assez longtemps pour occuper une bonne partie de l'intrigue en nous privant du plaisir qu'il peut procurer au début. Le but était de nous préparer à cette conclusion magistrale et déchirante qui en dit long sur les relations entre hommes et femmes. Malgré son pitch, c'est un film qui met en lumière la solitude de chaque personnage.
Première fois depuis Amour que la palme d'or est méritée, j'applaudis.