Filtre à faquins

Je ne comprends pas du tout la haine que reçoit le film. Les effets spéciaux kitschs ? Ah bon ? Le jeu des acteurs nanardesque ? Vraiment ? Je n'ai rien vu de tout ça. C'est certes très dense et l'écriture est plutôt littéraire donc difficile de tout saisir au premier visionnage (ce qui est une bonne chose, non ?) mais les enjeux principaux restent simples et donc limpides. Ma principale crainte était la possible naïveté de l'histoire. Celle-ci est construite comme une fable avec les mêmes facilités mais il y a tout de même à plusieurs reprises une remise en question de l'idéalisme de César, qui est plutôt du genre à faire détruire des logements sans penser aux conséquences humaines. Malgré une fin un peu trop mielleuse (mais très belle), l'objectif de Coppola est de créer du débat et pas vraiment de nous imposer sa vision d'un monde parfait. Je pense que l'humour et l'extravagance aident pas mal à ne pas tomber dans du récit moralisateur. L'esthétique du film est imprégnée d'expressionisme, on retrouve plein de petites idées du cinéma d'il y a cent ans mais réinterprétées avec la technique actuelle. C'est très très beau et cohérent avec ce que Coppola cherche à faire ressortir de sa mise en scène.

Comme Cartel, le film sera réhabilité.