Découverte de cette palme d'or qui n'a semble-t-il pas fait grand bruit, c'est en tout cas un bon cru!!
Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…
J'avais vraiment aimé "Florida Project" du réalisateur qui dépeignait avec une forme d'authenticité une certaine forme de l'Amérique dans ce qu'elle a de plus rudimentaire, pure et anti bling bling. Là, Sean Baker décide de prendre l'exacte prisme inverse avec une vision d'une partie d'une société décadente, désaxé, violente et perfide. Du vacarme, du sexe, de la drogue, de la tiz et cette funeste impression d'assister à une histoire dont on connaît d'avance la fin et qui ne peut que mal finir pour cette anti héroïne qui n'a d'ailleurs jamais vraiment de chance. L'histoire de cette Cendrillon des temps moderne, bien loin de la pudibonderie et de l'enchantement imaginé par les comtes version Disney, est captivante en tout point.
En effet, Sean Baker a bien réussi à dépeindre avec minutie tout ce monde désenchanté et à créer une atmosphère avec une identité forte tout en ayant des protagonistes principaux très marqués à la limite (sans la dépasser de la caricature).
Le casting, parlons en, il est excellent, en particulier Mikey Madison qui arrive à dégager une tel force de vivre que l'on croirait presque que ce n'est pas un personnage, elle s'abandonne corps (littéralement) et âme dans son rôle au point de créer une sorte d'aura autour d'elle. Elle est promis à une carrière de grande qualité, à n'en point douter.
De manière générale, la prestation de jeu de l'ensemble est vraiment au diapason et toutes les personnalités des personnages se mélangent parfaitement bien dans un mélange très homogène.
Visuellement, c'est très bien filmé avec une mise en scène très brute et une photographie avec une patine arty rajoutant un cachet à l'image. Il en est de même pour le travail sonore qui arrive à rendre intelligible un vacarme ambiant (comme la série The Bear).
Bref, c'est un belle Palme d'or qui est réussi de bien des points et qui m'a captivé tout le long.
A découvrir!