Le début d’Anora souffre d’une structure redondante et d’un montage peu efficace. La première partie n’est qu’une succession de plans déconnectés, montrant les personnages faire la fête, s’amuser, et s’envoyer en l’air. Cette absence de lien narratif nuit à l’impact de ces scènes, qui auraient pu être bien plus efficaces avec un montage plus fluide et une mise en scène plus inventive. Cependant, à mesure que le récit progresse, il y a certains moments amusants et le film gagne en intérêt, notamment par la somptueuse Mikey Madison, captivante, débordant d’énergie , et Youri Borissov, dans le rôle du garde du corps, qui incarne avec justesse son rôle.
La scène finale se distingue par sa subtilité et son intensité émotionnelle.
spoiler : Dans la vieille Mercedes de la grand-mère, les personnages se retrouvent, enfin dévoilés dans toute leur vulnérabilité. Ce qui les unit, au-delà des apparences, c’est une forme de soumission : elle, prostituée sans désir, et lui, simple exécutant au service d’une famille aisée. Ce moment suspendu est chargé d’ambiguïté : elle veut lui faire plaisir mais réalise qu’elle n’en a pas envie, prisonnière de son rôle. Lui, troublé par ses sentiments pour elle, est tout aussi mal à l’aise. Le poids de leur condition éclate alors dans un silence lourd, et elle pleure – et comment ne pas comprendre ses larmes ?
En dépit d’un début inégal, avec des longueurs, Anora mérite d’être vu pour ses personnages intéressants, en particulier la fascinante Mikey Madison. Si vous êtes sensible aux portraits humains complexes et aux moments d’émotion, Anora saura vous marquer malgré ses imperfections.