Après l'apothéose Infinity War, cela fait bizarre de voir Marvel jouer en toute connaissance de cause profil bas en retournant sur un univers qui se suffirait presque à lui même, hors de toute extension ou apparition super-héroïque surprise afin de jeter des ponts.
Ant-Man et la Guêpe , tout comme son aîné, n'aura donc comme seul objectif que celui de divertir, la trame générale du Marvel Cinematic Universe faisant du surplace à l'issue de cette nouvelle aventure solo. On n'en tiendra pas rigueur au studio, alors que le masqué entend déjà les éternels outragés crier à la honteuse stratégie commerciale et au boost d'un des plus petits box offices de chez Marvel, comme s'ils avaient raté le fait qu'on leur avait pourtant expliqué clairement pourquoi Ant-Man était pour l'instant tenu à l'écart du royal rumble cosmique...
Pfff, la mauvaise foi et les attentes imbéciles n'ont donc aucune limite...
Pour les autres, Ant-Man et la Guêpe sera presque en tous points comparable à son aîné et suscitera la même sympathie au vu de la modestie de l'ensemble, dans une aventure déployée qui, si elle aura tout du dérisoire pour certains ou dénué de conséquences, se montrera cependant, tour à tour, trépidante, attractive, gentiment déglinguée, voire tragique (un peu).
Ce dernier aspect viendra principalement du traitement réservé à la méchante du film, malheureusement un peu sous-employée, que l'on verra finalement plus en civil qu'en costume à cabrioler et à passer à travers les murs. Loin de vouloir dominer le monde ou braquer, c'est sa souffrance qui est mise en avant, conférant à ce Ghost une étonnante dimension humaine et fragile que la très jolie Hannah John-Kamen fait irradier. D'ici à ce que le Masqué soit encore une fois tombé amoureux...
La Guêpe, elle, fournit un très bon contrepoint au ludisme affiché par le Ant-Man d'un Paul Rudd égal à lui-même dans son aspect boy next door maladroit qui veut pourtant bien faire. Au point de parfois lui voler la vedette, tant dans ses ambitions sérieuses que dans l'émotion de ses relations familiales. L'entrée officielle de la super héroïne apporte dynamisme et action, s'imposant comme un des véritables moteurs de cette suite.
Le côté rigolard de l'ensemble, lui, est toujours aussi marqué, et une fois encore plutôt bien intégré à l'action, au point de ne plus s'étonner de voir un énorme Pez traverser l'écran, ou encore le super-héros confondu avec une baleine, entre autres incongruités souvent savoureuses. Mais il passera en majorité via le personnage de Michael Peňa, toujours autant en roue libre mais mieux intégré, dans un one man show assez réussi qui impose en point d'orgue une scène d'interrogatoire ultra fun.
L'action, enfin, est toujours aussi léchée et bien exécutée, dommage seulement que les diverses bandes annonces en aient défloré les principales scènes... Mais il reste cette superbe poursuite en voiture trépidante, jouant au maximum avec la taille de ses bolides et de ses protagonistes au rythme diabolique tenu de main de maître, montée en parallèle avec une exploration d'un microverse des plus bigarrés et étranges, dessinant la route vers une nouvelle réussite du studio Marvel.
Même si quelques éléments indéfinissables sur le moment empêchent cependant de mettre une note maximale. Peut être un léger déséquilibre dans la structure du film ? Peut être un ou deux personnages superflus ? Le manque d'interaction avec les fourmis ? Ou une gestion d'intrigues multiples perfectible ?
Peut être un peu de tout cela à la fois, sans pour autant décevoir. C'est trop ludique et sympathique pour faire la fine bouche.
Behind_the_Mask, qui aime tant les guêpes et les fourmis qu'il s'en va enculer les mouches...