L’été, ce sont souvent les blockbusters qui font couler de l’encre et alimentent les conversations dans les bars et les terrasses des cafés. Il y avait fort à parier, compte tenu de l’impressionnante hégémonie et de l’omniprésence des Marvel Studios, qu’une de leurs productions serait à l’affiche à cette période de l’année. Après l’ouragan Avengers Infinity War vient donc Ant-Man et la Guêpe, avec des ambitions moindres, mais un certain nombre de questions en suspens.
La première apparition au cinéma d’Ant-Man, le plus petit des super-héros, avait eu lieu dans le film éponyme il y a trois ans. Sans être particulièrement mémorable, il était intéressant, de par l’originalité du personnage, mais aussi un côté humoristique plus assumé, emboîtant le pas aux Gardiens de la Galaxie. Ce second opus avait pour but de donner une suite aux aventures de ce héros à part, et aussi d’expliquer son absence dans Avengers : Infinity War, où il était un des rares absents, au même titre qu’Hawkeye. Les enjeux étaient donc de continuer à donner de la consistance à l’intrigue générale suivie par les films du MCU, tout en étant capable de prendre la suite de l’opus précédent.
En matière d’intrigue, Ant-Man et la Guêpe reste assez distant des derniers films du MCU, malgré quelques liens. Il prend surtout la suite du premier, avec la volonté de retrouver la femme de Hank Pym. Globalement, la principale faiblesse d’Ant-Man et la Guêpe réside dans son scénario, très clair dans ses intentions, ce qui le rend très prévisible, et le film a tendance à tourner en rond, en reculant pour avancer, et en avançant pour reculer. On développe un intérêt assez relatif envers certains enjeux soulevés par le film, qui réduit la capacité à s’attacher aux personnages et à nourrir une réelle inquiétude concernant leur réussite finale.
Cependant, l’action parvient, elle, à être bien gérée. Le film dispose de peu de temps morts, et l’utilisation des pouvoirs permettant de changer de taille donne beaucoup de rythme et d’originalité aux scènes d’action, très rythmées, mais globalement lisibles. Comme dans le précédent opus, l’humour est bien présent, parfois de manière un peu trop forcée, mais c’est une des composantes principales de la « saga » Ant-Man, qui est l’une de celles qui tend le plus vers l’humour, au même titre que Les Gardiens de la Galaxie, à l’inverse des Captain America, par exemple. Par ailleurs, bien que jouer les scientifiques soit assez vain et peu pertinent pour juger ces films, la gestion de la physique et de la masse par rapport à la taille demeure aussi assez incompréhensible et incohérente.
Loin d’être mauvais, Ant-Man et la Guêpe est un Marvel mineur. Il reste fidèle à l’esprit du premier film, n’hésitant pas à reprendre des éléments qui y ont été appréciés (notamment Michael Peña et ses flashbacks), sans trop abuser. On regrettera un scénario très lisible, limpide, avec une intrigue qui a tendance à tourner en rond, au risque de générer une certaine lassitude chez le spectateur. Celle-ci est, heureusement, en grande partie atténuée par des scènes d’actions bien réalisées et bien pensées, exploitant très bien les pouvoir des héros. Finalement, Ant-Man et la Guêpe ne marquera pas particulièrement le MCU, mais reste un sympathique divertissement.